Selon le contrat programme ‘’Génération Green 2020-2030’’, la superficie de la filière arboriculture fruitière devrait atteindre au terme de cette décennie 722 049 hectares. Voici comment les professionnels de la filière envisagent d’atteindre cet objectif gouvernemental.
L’arboriculture fruitière, filière qui compte seize espèces hormis l’olivier, le palmier dattier et les agrumes, connaîtra dans les années à venir un changement stratégique. Les professionnels misent davantage sur les cultures résilientes. ‘’Nous visons principalement les espèces autochtones moins exigeantes en eau’’, nous dit Ahmed Oukabli, directeur de la Fédération interprofessionnelle de la filière arboriculture fruitière au Maroc (Fedam). Stress hydrique oblige, la raison pour laquelle ce choix avait été fait n’est plus secret pour personne. En effet, leur plantation permettra aux acteurs de la filière de cultiver d’importantes superficies sans qu’ils ne soient confrontés aux défis climatiques changeants (manque d’eau, froid, chaleur, etc.). Pour parvenir à cette fin, trois cultures sont déjà identifiées. ‘’Il est question d’amandier, de figuier et de caroubier’’, nous explique le directeur de la Fedam.
Outre les trois espèces citées par M. Oukabli, il existe également d’autres cultures qui sont en ligne de mire des professionnels. ‘’Nous accordons aussi une importance particulière à d'autres filières’’, affirme-t-il. A ce propos, notre interlocuteur évoque les fruits qui sont éligibles à la transformation. Car la feuille 2020-2030 régissant le secteur agricole consacre la valorisation au même titre que le reste des indicateurs.
A titre d’exemple, les trois sous-indicateurs composant la valorisation sont tous appelés à connaître une importante évolution, conformément aux prévisions du ministère de tutelle. Les unités frigorifiques devraient s’accaparer 50% de la production nationale à l’horizon 2030, les unités de conditionnement et les unités de transformation, toutes les deux, 30% des récoltes annuelles de la filière. C’est pourquoi en matière de plantation, les professionnels priorisent désormais les fruits qui s’adaptent à la déshydratation. ‘’ Toute notre attention est focalisée sur les fruits qui peuvent être séchés tels que l’abricot, les prunes, etc.’’, déclare à Maroc Hebdo, le directeur de la Fedam.
En plus de l’aspect hydrique, il existe toutefois une autre raison pour laquelle ces cultures sont plébiscitées. Le processus technique de cette famille de fruits n’est pas trop demandeur en termes d’occurrence d’interventions. ‘’Au-delà de toutes ces considérations, ces nouveaux changements qui permettent d’enregistrer au compteur d’emploi près de 30 millions de journées de travail, contribueront de manière on ne peut plus sûre à résorber le taux de chômage en milieu rural, en raison notamment de la stabilité d'emploi qu'ils offrent’’, conclut-il.
