Après l'annonce de sa nouvelle position sur le Sahara marocain, l’Algérie menace l’Espagne


Chakib Kaid

L’appui du président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, au plan d’autonomie marocain pour le règlement du différend autour du Sahara marocain n’en finit pas de faire réagir le régime algérien, de la manière la plus hystérique qui soit. Après avoir convoqué son ambassadeur à Madrid pour consultations, l’Algérie menace officiellement de «réviser tous ses accords» avec l’Espagne.

«Il est clair que l’Algérie va revoir tous les accords avec l’Espagne, dans tous les domaines, pour voir à l’avenir comment les relations se développent», a déclaré le secrétaire général du ministère algérien des Affaires étrangères, Chakib Kaid, au journal espagnol El Correo, lundi 28 mars 2022 à Rome, où il participait à diverses réunions avec les autorités italiennes. Il a exclu qu’il y ait des conséquences immédiates dans la vente de gaz et de pétrole mais n’a pas hésité à signifier que les contrats actuels sur le gaz, scellés en janvier 2022 par la société énergétique espagnole Naturgy et la société d’État algérienne Sonatrach, ne seront pas renouvelés à leur expiration en 2030.

Ces représailles interviennent deux jours après que le régime algérien, par le truchement de son agence officielle de presse APS, a accusé l’organisation onusienne l’UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l'enfance) d’être à la solde du Maroc. «Rudement touchés par le chômage et la précarité, les jeunes Algériens sont également confrontés à une faible scolarisation et à une exclusion économique», lit-on dans les conclusions d’un rapport récent de l’UNICEF.

Dans une dépêche en date du 26 mars, l’APS a souligné que «le rapport de la représentation de l’Organisation onusienne en Algérie, UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l'enfance), intitulé "La transition des 15-24 vers la vie adulte", est une véritable compilation de tous les mensonges énoncés volontairement pour noircir l'image de l’Algérie».

Pour l’APS, les rédacteurs de ce rapport «ont visiblement fait preuve de cécité et failli à leur mission car, en matière de mensonges, ils ont fait beaucoup mieux que certaines officines (…) Ne soyons pas dupes, cet inadmissible rapport erroné a été commandé par des affabulateurs qui ont été derrière les rapports mensongers de la Banque mondiale et de ses relais».

L’APS ne s’est pas arrêté à ce stade. La voix du pouvoir algérien a accusé le ‘’Makhzen’’ (le Maroc en l’occurrence) d’être derrière ce rapport accablant. «Qui mieux qu’un pur produit du Makhzen pour accomplir cette sale besogne. Cet énième rapport mensonger sur Algérie, qui porte la signature du représentant de l’UNICEF en Algérie, ce personnage qui émarge au Makhzen marocain, où il a obtenu son doctorat de médecine, ne passera pas», lance-t-elle. En ‘’dénonçant’’ la supposée ‘’connivence’’ entre ce haut responsable international et le Maroc, l’APS visait le fonctionnaire onusien installé à Alger «d’émarger au Makhzen marocain, où il a obtenu son doctorat de médecine».

Quelques semaines auparavant, à fin décembre 2021 plus précisément, le Tunisien Ferid Belhaj, vice-président de la Banque mondiale en charge de la région MENA, avait fait l’objet d’une attaque violente à la suite de la publication par l’institution financière de Bretton Woods d’un rapport alarmant sur la pauvreté en Algérie en l’accusant d’être de mèche avec les autorités du Royaume. Décidément, étant de plus en plus isolée sur la scène internationale, l’Algérie n’hésite pas à user et à abuser de cette nouvelle forme de propagande, chaque fois que des institutions européennes ou internationales révèlent des dysfonctionnements ou condamnent la répression dans le pays.

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