Marocains bloqués au Myanmar : Les explications d'une source marocaine haut placée


Cela fait quelques jours que l'opinion publique nationale suit de près l'affaire de ces Marocains qui, dit-on, seraient séquestrés au Myanmar. Ils seraient, selon les informations relayées par la presse, au nombre de quatorze, et ces Marocains se seraient retrouvés dans ce pays d'Asie du Sud-Est après avoir été attirés par le biais de fausses offres d'emploi dans le commerce électronique.

Contactée par Maroc Hebdo, une source marocaine haut placée nous a indiqué que les autorités marocaines suivaient bien de très près la situation et que des familles des victimes présumées ont d'ores et déjà été reçues par le ministère des Affaires étrangères à Rabat, et ce de la part des services de la Direction des affaires consulaires et sociales. Ces mêmes familles ont, en outre, également pu bénéficier, le 2 mai 2024, d'une audience au sein de l'ambassade de Thaïlande, sachant que c'est très exactement à la frontière myanmaro-thaïlandaises, au niveau précisément de la ville de Mae Sot, que les Marocains séquestrés se trouveraient actuellement.

Notre source nous en a dit également plus sur les modalités qui ont fait que ces Marocains se seraient retouvés pris au piège. Tout d'abord, ce sont d'autres Marocains qui les auraient entraînés dans leur mésaventure, en passant par des portails d’investissement et des sites de jeux de hasard montés de toutes pièces, n'hésitant parfois pas à user de menaces d'atteinte à la vie privée. Mais certains, poursuit notre source, se seraient rendus de leur plein gré au Myanmar et ne s'estimeraient pas actuellement séquestrés. Ils toucheraient, en contrepartie, de leur travail, une rémunération intéressante. 

Ensuite, pour le voyage en lui-même, il suivrait la route aérienne Maroc-Malaisie-Thaïlande, avec pour destination finale Mae Sot, connue dans la sous-région pour abriter de nombreuses activités criminelles entretenues par les multiples milices ethniques rebelles qui s'y activent au grand jour.

Les Marocains ne seraient, du reste, pas les seuls concernés par ce phénomène décrit comme "relativement récent" : on trouverait aussi des ressortissants des autres pays africains, dont toutefois les nationalités exactes ne sont pas toutes connues. D'ailleurs, le groupe africain de Bangkok, dont fait partie l'ambassade du Maroc, est entièrement mobilisé, de même que des organisations internationales à l'instar de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Ils oeuvrent actuellement de concert pour rappatrier l'ensemble des ressortissants africains qui s'estimeraient séquestrés.

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