L'Espagne se retourne contre la décision du tribunal européen

L'accord de pêche avec le Maroc, une priorité !

L’Espagne demeure le premier bénéficiaire de l’accord de pêche Maroc-UE, qui expire juridiquement en 2023. Elle craint pour ses intérêts alors qu’elle a durement bataillé, il y quelques mois, pour avoir à ses côtés le Parlement européen contre le Maroc.

L’arrêt en 1ère instance en date du 29 septembre 2021 du tribunal de l’UE d’annuler les accords agricole et de pêche avec le Maroc continue de produire ses effets en Espagne. Sous la pression des armateurs espagnols, le gouvernement de Pedro Sanchez tente tout pour désamorcer une colère générale au sein de la profession et des syndicats qui la représentent.

«Défendre l’accord de pêche entre le Maroc et l’Union européenne constitue une priorité pour l’Espagne, en raison de son importance pour les pêcheurs de notre pays, notamment pour les flottes d’Andalousie, des îles Canaries et de Galice», a déclaré, mardi 5 octobre 2021, Luis Planas, ministre espagnol de l’agriculture, de la pêche et de l’alimentation, devant le Sénat espagnol.

«L’Espagne dispose de 93 licences, selon différentes modalités, sur les 138 disponibles dans l’UE», a-t-il rappelé, mettant l’accent sur l’importance de l’accord pour l’avenir des relations de partenariat Maroc-UE. Il a ajouté que la préservation de l’accord permettra de continuer à renforcer les relations bilatérales avec le Maroc. Dans ce sens, il a insisté que son gouvernement veillera à défendre les intérêts des pêcheurs espagnols qui exercent leurs activités dans les zones de pêche marocaines.

“Défendre nos intérêts”
«Aujourd’hui, nous oeuvrons ensemble sur la base de la confiance pour prendre toutes les mesures nécessaires afin de défendre nos intérêts», dans le cadre de la «coopération positive de l’UE avec le Maroc, qui doit être maintenue d’un point de vue stratégique, car elle profite aux deux parties», a conclu M. Planas. Il faut rappeler que l’Espagne demeure le premier bénéficiaire de l’accord de pêche Maroc-UE, qui expire juridiquement en 2023.

Aujourd’hui, le voisin ibérique craint pour ses intérêts alors qu’il a durement bataillé, il y quelques mois, pour avoir à ses côtés le Parlement européen. L’on se rappelle encore la résolution en date du 10 juin 2021 dans laquelle la Parlement européen a accusé le Maroc d’utiliser les migrants mineurs marocains non-accompagnés comme «un moyen de pression politique sur un État membre de l’Union». D’ailleurs, les avertissements lancés par Rabat sur les conséquences néfastes de l’ingérence du parlement européen dans la crise bilatérale maroco-espagnole n’ont pas tardé.

Et l’Espagne en a été le plus grand perdant. Car la décision de justice visant à annuler les deux accords agricole et de pêche la pénalise en premier lieu. Il va falloir désormais revoir les termes de cet accord de pêche en cas de sa reconduction, notamment sur le volet des redevances de la partie européenne. L’UE et particulièrement l’Espagne doivent débourser plus pour apprécier l’importance d’un accord qui leur profite grandement.

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