El Alamy promet des indemnités, mais pour quand exactement?

Impact économique du confinement

Le ministre de l’Industrie a été aussi vague que le Chef du gouvernement au sujet des mesures à prendre en faveur des secteurs les plus sinistrés par l’arrêt des activités nocturnes.

Enfin un début de réponse pour les nombreux secteurs affectés par le confinement nocturne décrété par le gouvernement Saâd Eddine El Othmani en ce mois de Ramadan. Mais seulement un début, car au cours de son intervention de ce 19 avril 2021 à la Chambre des représentants, le ministre de l’Industrie, Moulay Hafid Elalamy, n’a pas été plus concret que M. El Othmani, qui se trouvait lui-même à la tribune du parlement une semaine plus tôt, à deux jours du mois sacré.

M. Elalamy a, en effet, tout juste confié aux élus de la première chambre que son département avait “commencé à travailler” en concertation avec celui des Finances sur les indemnités qui pourraient être accordées aux secteurs concernés, excipant du fait que la décision relative au confinement n’a été prise qu’à la dernière minute et qu’au surplus lui-même, tout membre de l’Exécutif qu’il est, n’avait pas été mis dans la confidence.

Il a, dans ce sens, plaidé l’augmentation récente du nombre de cas contaminés au variant britannique de la SARS-CoV-2, le virus responsable de la Covid-19. “Il n’y a aucun Marocain qui puisse vous donner une projection, [qui puisse] vous dire comment la situation aura évolué dans deux semaines ou trois (...). On ne savait pas et il n’y avait aucune décision du tout [nous laissant imaginer] que nous allions fermer,” a-t-il argué. Ce qui a eu le don d’irriter l’audience, qui n’a d’ailleurs pas manqué de le faire savoir au cours des différentes interventions orales des députés.

Scénario d’urgence
La plus violente de ces interventions étant sans doute à mettre au crédit du député PAM (Parti authenticité et modernité) de Chichaoua, Hicham El Mhajri, qui a tout bonnement accusé le ministre et le reste du gouvernement qu’il représente de chercher à se cacher derrière l’argument sanitaire pour faire passer au second plan le manque d’initiatives prises en faveur des Marocains les plus impactés par le confinement. “Nous vous avons posé la question pour que vous répondiez au sujet du commerce et de l’industrie, on ne vous a pas posé la question pour que vous nous répondiez à propos du coronavirus,” s’est-il élevé.

Cela en dit long sur le degré d’improvisation du gouvernement, car s’il est vrai qu’effectivement rien ne saurait permettre de deviner la suite et qu’à tout moment l’on en soit encore réduit à devoir confiner, il n’en reste pas moins que c’est justement le rôle de M. El Othmani et de son équipe de prendre en compte cette donne particulière et d’élaborer, partant, des scénarios d’urgence. C’està- dire prévoir par exemple des mécanismes d’indemnisation à activer, sans que des millions de gens se retrouvent des jours, voire des semaines durant, sur les quais, sans rien à se mettre sous la dent. Et ceci est bien la moindre des choses.

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