Portrait: Karim Adyel, un fervent avocat du fair-play au TAS

Juriste de profession et sportif par vocation, Me Karim Adyel a pu joindre l’utile à l’agréable en se spécialisant en droit du sport. Il est arbitre au Tribunal arbitral du sport (TAS), depuis 2019 et reconduit dans son mandat pour quatre nouvelles années jusqu’en 2026.


Alors que sur les réseaux sociaux, dans les cafés, et même dans la presse, tout le monde est libre, comme bon lui semble, de commenter des incidents tels que ceux survenus à Alger en marge du match devant opposer la RS Berkane et l’USM Alger et pour lesquels la CAF a donné justice à l’équipe marocaine, lui, Karim Adyel bien qu’avocat spécialisé en droit du football international, expert et professeur universitaire en droit du sport à l’Academy of Leadreship Sciences Switzerland, a un devoir de réserve.

C’est que son autre casquette d’arbitre au Tribunal arbitral du sport (TAS), Instance suprême en matière de justice sportive à Lausanne (Suisse), lui impose quatre devoirs fondamentaux: le devoir de confidentialité, de neutralité, d’indépendance et d’impartialité. Mais au-delà du cas de cet incident de la RS Berkane et l’USM Alger, une chose est sûre, ce natif de Casablanca en 1974 considère en général, selon ses réponses aux questions de Maroc Hebdo, que “le caractère sacro-saint et immuable de l’esprit sportif du fair-play sportif ne doit jamais subir de connotations politiques”. Ainsi, quand Karim Adyel regarde un match de foot, cet ancien tennisman semi-professionnel le suit, certes, avec un regard de sportif passionné, mais surtout sous un angle professionnel, d’un point de vue juridique en faisant un focus sur le déroulement du match et le respect des règles du fair-play.

En tant qu’arbitre au TAS depuis 2019, reconduit dans son mandat pour quatre nouvelles années jusqu’en 2026, il statue, rend des sentences et des jugements par rapport aux parties et à leur conflit. Précisions: par arbitre, il faut entendre arbitre en droit du sport, avec ce que cela implique en termes de caractéristiques de l’arbitrage juridique sportif, à ne pas confondre avec un arbitre de football sur le plan sportif du terme. Et il prend sa mission très à coeur, mission qu’il a choisie après avoir constaté qu’il n’y a pas d’arbitre marocain au sein du TAS à Lausanne et après un long parcours académique, estimant que son profil et sa passion pour le droit du sport et pour la justice sportive seraient d’un certain apport au Tribunal.

Large éventail de compétences
En effet, après avoir obtenu un DEA (Master) en droit privé de l’Académie de Montpellier, Me Adyel a enchaîné en 2011 par un doctorat d’État français en droit comparé spécialisé en droit du commerce international et droit maritime. Il est aussi titulaire d’un Master 2 Professionnel en droit du sSport à l’université Paris 1 Pantheon-Sorbonne en 2012, ce qui lui a permis d’intégrer la prestigieuse Association internationale des avocats du football (AIAF) à Paris et devenir expert et congressiste international en Droit du Football et en Droit du Sport. Il a par la suite intégré en qualité de membre l’International Sports Lawyers Association (ISLA) à Zurich et est devenu également Ambassadeur de l’International Football Arbitration Moot (IFAM) à Madrid avant de devenir officiellement professeur en droit du sport à Academy of Leaderships Sciences Switzerland .

Par ailleurs en tant qu’avocat au barreau de Casablanca depuis 2002, agréé près la Cour de cassation depuis 2018, Me Karim Adyel intervient, en plus du sport, en droit des affaires, des transports, du commerce international, des NTIC, droit civil, social, immobilier, douanier, des assurances, de l’investissement et des étrangers. Un large éventail de compétences que ce médiateur professionnel, également auteur d’ouvrages internationaux, considère comme un atout dans la gestion des problématiques et des questions liées au droit du sport et qui n’enlève en rien sa passion pour le sport.

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