Relance économique: La CGEM veut plus

Le patronat avertit: si le gouvernement El Othmani n’agit pas rapidement, davantage d’entreprises nationales risquent de mettre la clé sous la porte.

La Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) attend plus d’entrain de la part du gouvernement Saâd Eddine El Othmani. L’organisation patronale ne l’a, certes, pas formulé en ces termes, mais c’est le message qu’a, en substance, adressé son président, Chakib Alj, à l’Exécutif lors du conseil d’administration qu’elle a tenue le 11 février 2021 à son siège dans la ville de Casablanca.

Le concerné a, ainsi, à cette occasion, particulièrement mis l’accent sur la nécessité d’activer au plus vite les différents fonds prévus, au risque de compliquer davantage la donne pour les entreprises. Voire de les voir définitivement mourir. “Si ça prend trop de temps, ça viendra trop tard parce que les entreprises ne seront plus là pour qu’on les sauve,” a, à cet égard, averti le numéro 2 de M. Alj, en l’occurrence Mehdi Tazi, qui prenait également part audit conseil d’administration. Il faut dire que 6.612 entreprises ont, au cours de l’année 2020, fait faillite, et ce en dépit des différents mécanismes progressivement mis en place à partir de mars 2020 par le Conseil de veille économique (CVE), installé au niveau du ministère de l’Économie par le gouvernement El Othmani.

La CGEM semble notamment attendre beaucoup du Fonds Mohammed-VI pour l’investissement, dont le projet de décret portant sa création vient d’être adopté en conseil de gouvernement le 4 février 2021, mais le ministre de l’Économie, Mohamed Benchaâboun, a tenu à rappeler au cours de ses différents échanges avec les membres de la confédération que le fonds en question ne s’écarterait pas de sa vocation première qui est, comme l’indique son nom, d’investir. Car certains patrons espèrent aussi qu’il pourra financer les dépenses de fonctionnement.

Série d’ajustements
En tout cas, la CGEM voit dans la phase de relance à venir l’occasion idoine pour effectuer une série d’ajustements au plan de l’économie nationale, avec notamment l’intégration de l’informel. Ce qui rejoint le plaidoyer de toujours du patronat en faveur de ce qu’on appelle dans le jargon “l’équité fiscale”. La CGEM propose par exemple, à ce propos, de favoriser les solutions de paiement dématérialisé, à l’instar du paiement mobile.

Mais aussi de permettre aux entreprises concernées, principalement les très petites d’entre elles (TPE), d’obtenir des facilités de financements avec des produits adaptés -la CGEM invite, dans ce sens, le décideur à refondre la législation afférente à la microfinance. Pour ce qui s’agit du “grand informel”, la CGEM est moins conciliante et demande directement au gouvernement El Othmani de sévir contre la rente et ses sources.

En outre, le souhait a également été exprimé de travailler à davantage favoriser le “Made in Morocco”, par le biais notamment de la commande publique. La CGEM a au total retenu, pour l’année en cours, six priorités, au titre desquelles on peut ajouter le fait «d’améliorer l’accès aux coûts des facteurs de production de l’entreprise, d’opérer un choc de simplification en faveur du développement économique et de favoriser l’emploi et la reconversion pour une meilleure employabilité.» Tout un programme!.

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