Mounir Jazouli : "La fraude concerne un dollar sur trois investis dans la publicité digitale"



Plus de 1300 professionnels sont attendus pour l’African Digital Summit à Casablanca, organisé par le Groupement des annonceurs du Maroc les 22 et 23 février 2018. L’occasion d’identifier les évolutions numériques futures.

Quelles sont les grandes tendances qui marquent le secteur du digital à quelques encablures de l’organisation de la 4ème édition de l’African Digital Summit?
Il faut savoir que les technologies, qui évoluent de manière rapide, transforment le marketing et la publicité et cette tendance va s’accélérer et s’accentuer à l’avenir et va rendre le rapprochement entre les marques et la technologie plus qu’indispensable. Les fondamentaux demeurent les mêmes mais les outils et canaux changent.

Nous devons rapprocher marketeurs, marques et technologie. Il faut, de prime abord, maintenir et renforcer la confiance entre les marques et le consommateur et éviter la généralisation du rejet des publicités, même non intrusives et agressives, qu’il reçoit sur son téléphone ou ordinateur en utilisant les logiciels Adblock. Le Maroc n’est pas totalement épargné du fait d’une existence très peu marquée de la publicité agressive et intrusive.

Lors de la 4ème édition de l’African Digital Summit, on aura donc l’intervention de Laura Sophie Dornheim, directrice communication de l’éditeur allemand des logiciels Adblock, qui bloquent les publicités intrusives. Nous voulons éviter à plusieurs niveaux ce genre de pub et regagner la confiance du consommateur en optant pour le native advertising, et pour les concepts publicitaires apportant un contenu utile et une valeur ajoutée pour les internautes.

La fraude constitue aujourd’hui le côté obscur du marketing digital. Comment y faire face?
L’autre challenge auquel sont confrontés les marketeurs et les publicitaires est la fraude qui concerne un dollar sur trois investis dans la publicité digitale, selon les dernières études. Aujourd’hui, il y a ce qu’on appelle les fermes à clics en Asie. Certaines marques marocaines en souffrent également. C’est un manque à gagner et le retour sur investissement en prend un sérieux coup. Le dernier challenge est le brand safety, qui s’assure de l’environnement dans lequel la publicité évolue. Il y a des pages à contenu violent, raciste, extrémiste voire inadaptées pour les enfants où évoluent nos publicités. Il faut investir et payer plus dans des plateformes qui inspirent confiance et qui ont des contenus à forte valeur ajoutée pour les internautes.

Comment se comporte le marché de la publicité global et celui du digital en particulier?
Pour l’année 2017, le marché de la publicité est de 6 milliards de dirhams, dont la moitié est accaparée par les médias (télévisions, radios, affichage, presse écrite, cinéma). Le digital attire entre 500 et 550 millions de dirhams et représente aujourd’hui 8% de l’investissement pub et marketing.

La part de la presse écrite s’inscrit-elle toujours en baisse?
A fin décembre 2017, la presse écrite a représenté 13,5% des investissements médiaux totaux avec une baisse de 4% par rapport à 2016. Mais il faut savoir que cette baisse s’estompe un peu et se stabilise comparativement aux taux élevés enregistrés durant les dernières années.

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