Chronique de Driss El Fahli : La vie sexuelle de la punaise

La France a la chance de ne pas avoir un semblable d’Abdelilah Benkirane comme chef d’un parti chrétien.

Cimes lectularius, ou la punaise de lit comme chacun ne le sait pas, a une vie sexuelle bien remplie. Une fois son ventre gorgé de votre sang, sa tête lui chante d’autres activités plus licencieuses. En bonne hématophage, elle suit comme les humains l’assouvissement de ses de besoins selon la pyramide hiérarchique de Maslow: besoins physiologiques par la succion de votre sang, besoins de sécurité en squattant votre lit et ses crevasses cachées, besoins d’amour et d’appartenance sociale en copulant en permanence pour multiplier la colonie, et pour finir, besoins d’autoréalisation en fournissant près de 500 œufs au cours des quelques semaines que dure la vie de madame punaise. Le comportement sexuel de la punaise est spécifique. L’espèce copule par insémination traumatique. Le mâle est pourvu d’un organe sexuel perforateur nommé «aedeagus», équipé d’une sorte de bistouri chirurgical qui permet de perforer la carapace de la femelle, ou à l’occasion celle du mâle, pour transférer ses spermatozoïdes migrants. Déposés directement dans le système de réception spermatique femelle, ils sont stockés pour une utilisation rationnelle d’une fécondation ultérieure des œufs. Ainsi stockés, la femelle peut fertiliser ses œufs même en l’absence de mâles dans la colonie. Si l’insémination se fait sur le dos d’un mâle, les spermatozoïdes injectés par le déviant vont s’ajouter à ceux déjà présents chez le mâle traumatisé pour un stockage prévisionnel optimum et donc une garantie de reproduction maximale. La punaise est donc la première espèce vivante à avoir inventé la banque de sperme. Certains esprits détournés vont conclure qu’il existe une homosexualité chez les punaises de lit. Il n’en est rien. Le comportement sexuel observé chez les punaises diffère de celui des êtres humains pour des raisons biologiques et béhavioristes. Ce comportement, quand il existe, est dicté plus par l’instinct de survie de l’espèce que par l’assouvissement d’orientations émotionnelles. Un mâle punaise en excédant de spermatophore ne veut pas perdre une matière régissant la survie de l’espèce. Il le transférera à celle ou celui qu’il va trouver sur sa route.

La France subit actuellement une recrudescence de punaises sans précédent dans son histoire. La chaîne CNN a produit à ce sujet un reportage alarmiste ou elle dépeint une France grouillant de punaises à un an des jeux olympiques. Le journal Libération a publié la une du 2 octobre avec une grande image de punaise et un titre accrocheur  Punaise, persona non-grata». Le journal s’est employé à minimiser l’impact de l’infestation et a pointé CNN qui «force un peu sur le trait» et «fait dans le film catastrophe».

Pour la causalité de la recrudescence nationale de ces nuisibles bestioles dans le pays, le Rubicon a été franchi par Pascal Praud, le journaleux de service de Cnews TV qui n’a de «pro» que le nom et le président du groupe anémique des Républicains de l’Assemblée nationale en France, Olivier Marleix. Ils n’ont pas hésité à lier, en mode psychose, la présence des punaises à l’immigration. Tirer sur le pianiste immigré est le sport favori des médias français et des parlementaires dépités en quête de voix ségrégationnistes.

La France a la chance de ne pas avoir un semblable d’Abdelilah Benkirane comme chef d’un parti chrétien. Il aurait pu leur dire que l’infestation est une punition de Dieu contre tous ces chrétiens qui ont rompu leur communion avec Jésus et avec les valeurs de la chrétienté.
Que dire si toute cette recrudescence n’était qu’une des conséquences fâcheuses du dérèglement climatique?

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