Sauver notre forêt, une urgence

FRAGILISÉES PAR DES ÉPISODES DE SÉCHERESSES RÉCURRENTES, LES ARBRES DE NOS FORÊTS SE MEURENT.

Le changement climatique n’est plus une lointaine perspective. Il décime aujourd’hui des pans entiers de nos forêts. Les sécheresses à répétition depuis ces dernières années ont mis à rude épreuve plusieurs espèces d’arbres qui peuplent nos régions. Près de 17. 000 hectares de forêts sont perdus, chaque année, comme nous le rappelle le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) lors d’un récent atelier de restitution organisé par l’institution.

En plus du changement climatique, le CESE met l’accent non seulement sur le surpâturage avec une exploitation fourragère deux à trois fois supérieure aux capacités forestières, mais aussi la surexploitation du bois de feu avec plus de trois millions de tonnes par an. Aux conditions peu favorables à la régénération naturelle avec un climat subhumide, semi-aride et parfois aride et une pluviométrie de plus en plus faible, s’ajoute l’un des principaux facteurs de dégradation du couvert forestier au Maroc : le facteur humain. En effet, le couvert forestier au Maroc abrite pas moins de sept millions d’habitants, soit 50% de la population rurale, dont une grande majorité vit dans une situation d’extrême précarité sociale.

Face à cette situation, Le Maroc a mis en place, dès la décennie 70, un plan national de reboisement , certes ambitieux (1.399.000 d’hectares), mais dont les effets restent limités du fait des pressions climatiques. Le tout dans le cadre d’une gestion du patrimoine forestier qui laisse à désirer. Patrimoine composé principalement par les trois écosystèmes forestiers que sont la cédraie, la subéraie et l’arganeraie.

Aussi, le CESE a opté pour toute une palette de recommandations allant dans le sens de la mise en place d’un certain nombre d’objectifs de préservation et de réhabilitation des écosystèmes forestiers et de leur biodiversité à l’horizon 2050. A commencer par réviser la réglementation en vigueur en mettant en place une gouvernance intégrée et participative et en instaurant un code forestier. Par ailleurs, le CESE n’a pas manqué de proposer l’augmentation progressive des superficies des aires protégées de 3,76% à 30% d’ici 2050, sans oublier de classer et réglementer les dix parcs nationaux, les 154 sites d’intérêt biologique et écologique, les espaces forestiers comprenant des zones humides, et les réserves de biosphère inscrites auprès de l’Unesco.

A ces mesures du CESE, d’autres seront, probablement nécessaires pour faire en sorte que notre patrimoine forestier soit préservé et surtout renouvelé. Soit autant de mesures qui doivent faire partie d’une stratégie de conservation de nos forêts en bonne santé et ce, malgré la vitesse et la violence du changement climatique. Histoire de laisser aux générations futures cette diversité écologique et cette biodiversité de ressources naturelles de qualité, si nécessaires à notre survie collective.

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