Pas de pénurie pour les deuxièmes doses des vaccins

CAMPAGNE NATIONALE DE VACCINATION

Des inquiétudes et des rumeurs ont concerné la campagne nationale de vaccination. Ceux qui ont reçu leur première dose du vaccin craignent une rupture de stock, les empêchant de recevoir leur deuxième dose. Réponses.

La campagne nationale de vaccination fait l’objet depuis quelques jours de plusieurs rumeurs et interrogations de la part des Marocains. La plus insistante est celle relative à une éventuelle rupture des vaccins destinés à la deuxième dose. Pour le professeur Azeddine Ibrahimi, directeur du laboratoire de biotechnologie de la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, aucune rupture ne concernera les lots dédiés aux deuxièmes doses, car il faut savoir que pour chaque Marocain vacciné, deux doses lui sont «par défaut» allouées. Lorsqu’il reçoit sa première dose, la deuxième est «mise de côté» en attendant l’intervalle de 21 jours pour le vaccin de Sinopharm ou de 28 jours pour celui d’AstraZeneca.

Ceux qui craignent de ne pas recevoir leur deuxième dose peuvent donc être rassurés. Et même, au pire des cas, s’ils ne la reçoivent pas -chose qui n’a pas été prévue dans le cadre de la campagne nationale de vaccination- ils peuvent aussi être rassurés. Une étude de l’université d’Oxford a révélé que le vaccin AstraZeneca, par exemple, permet une immunité de 76% contre la Covid-19 après une première inoculation et réduit de moitié la transmission du virus.

Diversifier l’approvisionnement
Toutefois, l’inquiétude reste de mise quant à une rupture des vaccins Sinopharm et AstraZeneca destinés à ceux qui devraient être inoculés pour la première fois les prochains jours. Pour le moment, le Maroc a reçu 8,5 millions de doses de vaccins, dont 7 millions d’AstraZeneca, le plaçant dans le top 10 mondial et en pole-position en Afrique. Pour le moment, il ne lui reste que près de 30.000 doses en stock, ceci alors qu’il était bien parti au début de la campagne avec des centaines de milliers de vaccinations par jour.

Si le Maroc ne reçoit pas cette semaine d’autres doses de vaccins, la dynamique de la campagne de vaccination risque donc d’être compromise. Et cette situation ne concerne pas que le Maroc. Outre les doses de vaccins, c’est toute la chaîne logistique de l’industrie pharmaceutique qui a été chamboulée. Une pénurie mondiale est fortement envisageable en ce qui concerne les composantes et autre matériel nécessaires pour la production des vaccins contre la Covid- 19 comme les verres pour fabriquer les flacons, le plastique, les bouchons et même les seringues.

Quoi qu’il en soit, le Maroc ne veut pas mettre tous ses oeufs dans le même panier et compte diversifier ses sources d’approvisionnement en vaccins, surtout lorsqu’on sait que le chinois Sinopharm n’a pas tenu ses engagements. Alors qu’il devait livrer 40 millions de doses au Maroc, il ne lui a fourni qu’un million pour le moment. Ainsi, un contrat a été signé la semaine dernière avec le laboratoire russe chargé de la production du vaccin Sputnik. On parle d’une livraison d’au moins un million de doses d’ici fin mars, début avril.

Le Maroc a également des visées sur le vaccin Johnson & Johnson et un contrat d’approvisionnement sera signé avec le laboratoire produisant ce vaccin incessamment, selon plusieurs sources.

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