Focus sur l'impressionnant dispositif qui a refroidi les braises

Feux de forêt dans cinq provinces du Maroc

Si les autorités ont pu maîtriser ces feux, c’est probablement grâce au Plan directeur de lutte contre les incendies de forêt (PDCI) élaboré depuis 2001 par le Maroc. Un programme de gestion des feux de forêts qui se fait à travers la coordination entre les acteurs concernés.

Aux grands maux, les grands remèdes. Le gouvernement marocain a déployé de gros moyens pour limiter les dégâts des braises qui ont ravagé plus de 6600 hectares dans les provinces de Taza, Larache, Tétouan, Ouezzane et Chefchaouen. Une stratégie pilotée par l’Agence nationale des Eaux et Forêts (ANEF). Plus de peur que de mal, puisqu’un seul décès a été dénombré après le déclenchement de ces feux de forêts depuis le 13 juillet 2022 dans ces cinq localités. Un bilan certes déplorable, mais allégé grâce à l’évacuation de 1300 familles de vingt douars.

Après la sécurisation des personnes, place à la maîtrise des flammes. Un challenge infernal bien relevé grâce à un impressionnant dispositif logistique. Environ 2000 éléments des Eaux et Forêts, de la Protection civile, des Forces armées royales (FAR), de la Gendarmerie royale, des Forces auxiliaires et des autorités locales, équipés de camions-citernes, des camions de première intervention et d’ambulances, ont été mobilisés. Aussi, 28 opérations de largage d’eau ont été effectuées par cinq avions canadairs et huit avions Turbo Trush de la Gendarmerie royale. Des bénévoles ont aussi participé à l’effort de guerre.

Face à l’ampleur du sinistre, l’ANEF a même déployé, pour la première fois, des drones pour détecter et suivre les foyers d’incendies pour déterminer les priorités des interventions aériennes et terrestres, après étude et analyse des images infrarouges. Des efforts qui ont permis de circonscrire les feux de forêts et surtout facilité le retour de 95% des habitants à Tahla (Taza), à Sahel El Menzla (Larache) et à Mokrisset (Ouezzane) dans leurs domiciles. Et ce n’est pas tout. «Une cellule a été mise en place aux niveaux central et local, en coordination avec l’ensemble des acteurs concernés, afin d’identifier les mesures nécessaires et urgentes pour accompagner la population touchée par ces incendies et la programmation de projets intégrés de développement », indique l’ANEF. Une mesure prise dans le cadre des stratégies Génération Green et Forêts du Maroc pour la période 2020-2030.

Plan de lutte contre les incendies
Si les autorités ont pu relever ces défis, c’est probablement grâce au Plan directeur de lutte contre les incendies de forêt (PDCI) élaboré depuis 2001 par le Maroc. Un programme de gestion des feux de forêts qui se fait à travers la coordination entre les acteurs et assuré au niveau national par un comité directeur qui réunit les départements des Eaux et forêts, le ministère de l’Intérieur, le ministère de l’Économie et des finances, la Protection civile, la Gendarmerie royale, les FAR, les Forces royales Air, les Forces auxiliaires et le ministère de l’Équipement et de l’Eau.

Le PDCI se fixe comme principales missions d’élaborer et d’analyser les bilans annuels des feux de forêts au niveau national, afin d’évaluer la qualité des interventions et d’identifier les éventuelles contraintes rencontrées, de valoriser les enseignements tirés et les outils développés afin de réorienter le mode d’action et d’assurer en permanence l’efficacité et l’efficience requises. Elle prévoit aussi de suivre la mise en oeuvre des programmes pluriannuels de prévention et de lutte, en fonction des missions et prérogatives des acteurs impliqués, au niveau national et local.

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