Silence radio des médias occidentaux

Révolte des Touaregs et répression de l'armée algérienne

À ceux qui accusent les médias marocains d’être au service du «Makhzen», comment qualifierez-vous la complaisance des journalistes européens qui ferment les yeux sur ce qui se passe dans les territoires touaregs sous contrôle algérien et surtout sur la riposte violente d’Alger?

Silence radio. Un mutisme détonnant, complice, incompréhensible et répressible à la fois. L’encre n’a pas coulé à flots cette fois-ci comme c’est de coutume quand la cible a un nom de code, ‘’le Maroc’’. Comme par hasard -et le hasard n’a bien sûr pas sa place ici-, les médias européens se sont calfeutrés dans leurs rédactions lorsque les Touaregs se sont rebellés contre la junte militaire algérienne. Les populations de Tamanrasset et d’Adrar renient les frontières post-coloniales et le tracé hérité d’un colon qui nourrissait des desseins à moyen et long terme pour préserver son hégémonie sur la région du Maghreb.

Elles réclament désormais, ouvertement, leur indépendance. Une actualité ‘’brûlante’’ que Maroc Hebdo a couvert avec professionnalisme et en a fait la Une de son dernier numéro. On est donc loin du « non-événement », comme on le dirait dans le jargon des journalistes. A ceux qui accusent les médias marocains d’être au service du « Makhzen », comment qualifierez-vous cette complaisance qui passe également sous silence la riposte violente de l’armée algérienne ? Où sont notamment tous ces spécialistes de la région -Dieu sait combien la France, pour ne citer qu’elle, en regorge!-?

Ne nous parlez pas de la loi sur la proximité quand les couvertures des journaux du Vieux Continent sont souvent occupées par le Maroc. Ces derniers mois, ces derniers ont rebattu les affaires Pegasus et « MarocGate » à tel point que même un lecteur non averti se serait rendu compte qu’il s’agissait d’une campagne de propagande. C’est d’autant plus grave quand on sait qu’à ce jour, les institutions de Bruxelles n’ont pas pu apporter de preuves tangibles aux allégations visant le Royaume.

Absolument aucune. Qu’on arrête donc le vieux jeu du dénigrement. Ce ne sont pas des journalistes comme Cembrero ou des canards comme Le Monde et El Pais qui vont nous faire la morale quand ils changent de fusil d’épaule. Oui, il est vrai que la presse passe par des moments difficiles, sur le plan financier notamment. Mais quand on se fait un nom et une réputation dans le ciel du journalisme, on ne peut tolérer de tels écarts professionnels L’absence de traitement médiatique vis-à-vis de la révolte du peuple touareg contre l’héritage colonial et le fidèle sbire algérien de l’ex-colon est loin d’être un fait isolé. Il prouve que l’on est bien en train de fermer les yeux sur les agissements de la voisine de l’Est.

Un autre exemple: le 11 mai 2023, le parlement européen a adopté, par la quasi-totalité des voix, une résolution condamnant les violations des droits humains, de la liberté de la presse et les détentions des journalistes en Algérie. L’attitude et la stratégie éditoriale de deux poids deux mesures de l’Agence France- Presse (AFP) en avait alors estomaqué plus d’un. L’agence a ménagé le régime algérien au gré de l’humeur des locataires de l’Elysée et de leurs intérêts suprêmes avec l’Etat militaire. En dépit de la résolution, elle avait endossé l’habit de l’avocat du diable, faisant fi de la déontologie professionnelle. A un moment, on aurait cru que l’AFP allait dire que le Parlement européen avait exagéré. On avait pourtant pris l’habitude naguère des attaques acharnées et des analyses subjectives immodérées et hargneuses quand il s’était agi de la résolution incongrue du Parlement européen concernant le Maroc.

Revenons maintenant à l’Algérie. Pour les locataires du Palais d’El Mouradia, ironie du sort, c’est finalement l’éternel histoire de l’arroseur qui se retrouve arrosé. Alger, qui a toujours financé et abrité des milices séparatistes afin d’empêcher que le Maroc ne parachève son intégrité territoriale, -sans jamais y parvenir-, se retrouve face à une épine tranchante sortie de son sol, ou plutôt d’un sol que le ‘’parrain’’ français lui a annexé alors que l’Algérie n’était qu’un département de l’Hexagone. C’est dire que les dés sont pipés. Que la manigance de l’un comme de l’autre est mise à nu. Que ceux qui nous ont servi d’école de journalisme se résignent face au pouvoir et à l’autorité du capital. Que le Maroc a bien fait, sous l’impulsion de S.M. le Roi Mohammed VI, de changer de paradigme, d’abandonner cette « notion » fallacieuse occidentale et par essence colonialiste de « partenaire » au profit d’une relation d’égal à égal.

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