Le made in Morocco pour sauver une industrie en déshérence

Le textile marocain à la recherche d'un nouveau souffle

Le ministre de l’industrie et du commerce, Ryad Mezzour, estime que le sursaut du textile marocain doit passer par le développement de la fabrication locale, à travers notamment le développement de marques purement marocaines de qualité et à des prix abordables pour le consommateur national.

Le textile est l’une des filières industrielles les plus importantes du tissu économique national mais elle est néanmoins l’une des plus sinistrées. Faible compétitivité à l’international, hausse des prix des matières premières importées et faiblesse qualitative de la politique commerciale et marketing, ce sont là quelques facteurs négatifs qui ont plongé cette filière dans la crise.

Et la crise du Covid-19 est venue aggraver encore cette situation. D’où la rencontre du nouveau ministre de l’industrie et du commerce, Ryad Mezzour, avec l’association marocaine des industries du textile et de l’habillement (Amith), lundi 1er novembre 2021, avec laquelle il a discuté de l’avenir du secteur à la lumière du nouveau contexte économique mondial.

Le successeur de Moulay Hafid Elalamy a ainsi annoncé que 102 projets d’investissement dans le secteur textile ont été accompagnés dans le cadre du Plan de relance industrielle, avec un montant d’investissement prévisionnel de 3,07 milliards de dirhams. Ces projets, qui portent sur l’ensemble de la chaîne de valeur textile, devraient permettre la création de plus de 15.555 emplois stables et générer, au titre de la 3ème année, un chiffre d’affaires prévisionnel de plus de 7 milliards de dirhams, dont 44% destinés au marché local.

Pour Ryad Mezzour, l’investissement dans l’amont du secteur textile est stratégique pour sa pérennisation autant que la mutation vers des business modèles orientés produits finis. Les discussions avec les opérateurs du secteur ont débouché sur l’identification des trois principaux objectifs principaux. Il s’agit du renforcement de la présence des marques marocaines sur le marché national et international, de la facilitation de l’accès du produit national sur certains marchés et du renforcement de la compétitivité et de l’intégration locale.

Développer la fabrication locale
Évoquant les différents enjeux du secteur, le ministre souligne la nécessité, pour les opérateurs, de diversifier leurs donneurs d’ordre et de se mettre au diapason des normes environnementales et du développement durable pour un textile écoresponsable, précisant que la longévité du produit textile marocain en dépend. Autre solution proposée pour surmonter la crise actuelle: le développement de la fabrication locale, à travers notamment le développement de marques purement marocaines de qualité et à des prix abordables pour le consommateur national.

La directrice générale de l’AMITH, Fatima Zohra Alaoui, évoque pour sa part un marché en pleine mutation qui connait un boom du e-commerce, accéléré par la crise sanitaire de Covid-19, notant que les consommateurs sont en quête d’un mode plus écoresponsable en parallèle avec l’émergence de nouvelles matières et de recyclage.

Elle estime que les opérateurs marocains ambitionnent de récupérer 40% de parts de marché au niveau national et réaliser un chiffre d’affaires de 60 milliards de dirhams à l’export et atteindre 60% de production en co-traitance et produit fini. Des objectifs très ambitieux qui risquent de se heurter à la réalité du marché international où la concurrence étrangère est très rude.

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