Interview du directeur de l’Institut français de Casablanca

Gaëtan Pellan : « Avec les Marocains, nous avons fait beaucoup de projets »

L’Institut français de Casablanca fête ses 60 ans. L’occasion pour son directeur de revenir sur le rôle de cet établissement dans le rapprochement entre le Maroc et la France à travers la culture.


L’Institut français de Casablanca (IFC) célébrait, le 23 novembre 2023, son 60ème anniversaire. Pourriez- vous nous en dire plus ?

Pour fêter cet anniversaire spécial, nous avons choisi le slogan « 60 ans avec vous », car l’IFC ne pourrait pas exister sans les Marocains. Et avec les Marocains, nous avons fait beaucoup de projets, comme des invitations d’artistes français très connus comme Léo Ferré par exemple, et plein d’autres. Mais il y a aussi des artistes marocains qu’on a accompagnés, soit dans des résidences, soit dans des créations. Cela c’est fait en chanson, en musique, en théâtre, en danse, et l’objectif pour nous est de créer avec les Marocains des rencontres entre les artistes des deux pays.

L’IFC intervient sur d’autres volets en proximité du public..

Effectivement, l’Institut français c’est aussi des services qu’on propose aux Marocains: une médiathèque d’abord avec des fonds prioritaires, un fonds autour de l’environnement et de l’écologie, un autre autour des femmes, ou encore celui sur le Maroc, car l’idée aussi et d’acquérir des livres marocains. Et puis il y a aussi les cours de langue française pour se perfectionner ou pour partir étudier ou travailler en France. Et puis depuis quelques années, l’IFC a fait sa transition numérique, ce qui nous permet de voyager dans différents musées de France. On a aussi mis en place un fablab qui permet aux jeunes de venir fabriquer des vidéos, des podcasts, faire des ateliers autour des jeux vidéos.

Les relations entre le Maroc et la France traversent une période de tensions depuis quelques années. Comment cela affecte votre action ?

La culture est justement en dehors de ces problèmes. Elle est là pour permettre aux individus de se rencontrer. Que ce soit de la part des artistes marocains ou français, il y a toujours cette entente, ce désir de se connaître, s’apprécier, connaître la culture de l’autre. C’est important pour pouvoir diffuser la culture marocaine en France, et vice versa. Il n’y a pas un artiste français qui vienne ici qui ne rencontre pas à un moment donné d’autres artistes marocains. C’est notre rôle de les faire rencontrer s’il n’y a pas un projet au début, l’année d’après on vient nous voir et il y a toujours un projet qui est en train de naître.

Pourriez-vous nous parler du projet Shaeirat ?

Le projet Shaeirat (poétesses en arabe) a été proposé il y a deux ans au Festival d’Avignon et elle avait alors eu un très grand succès. L’idée du metteur en scène Henri Jules Julien était aussi de proposer que ce projet de poétesses arabes soit présenté dans les pays les plus concernés, à savoir les pays arabes. Il a été en Égypte, en Algérie et au Maroc. Dans le Royaume, le projet se fait avec des poétesses qui vont elles-mêmes performer sur scène, pour lire et dire leurs textes en arabe et en français.

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