Algérie : Un journaliste de Jeune Afrique détenu 11 heures puis expulsé vers Paris


Le 13 avril 2024, Farid Alilat, journaliste  pour Jeune Afrique et ressortissant algérien, a été expulsé d'Algérie vers Paris suite à un long interrogatoire à l'aéroport international d'Alger. Farid Alilat a relaté, dans un post sur son compte Facebook,  avoir été retenu pendant plus de 11 heures par les autorités de la police aux frontières (PAF) et de la police judiciaire, sans recevoir de documents qui justifient officiellement les raisons de cette mesure.

En effet, « Après une première vérification de mon identité, l'agent de service a appelé son supérieur qui a pris mon passeport et a effectué plusieurs appels téléphoniques », explique Alilat. Peu après, il a été dirigé vers les locaux de la police judiciaire pour ce qui a été présenté comme des « vérifications d'usage ».

Au cours de son interrogatoire, qui a duré jusqu'aux petites heures du matin, aucun document judiciaire ne lui a été présenté, et les officiers se sont enquêtis sur sa vie personnelle, ses voyages, et ses activités journalistiques sans fournir de clarté sur l'objet de l'interpellation. « Ils m'ont interrogé sur tout... sur les personnes que je rencontre, sur mes écrits, sur la ligne éditoriale de mon journal », détaille Alilat.

Vers 5h30, un officier a informé Alilat de son expulsion imminente. « Un policier m'annonce que je vais être refoulé dans l'avion de 7h du matin. Je lui demande pourquoi et qu'est-ce qui justifie cette exclusion. Il me répond : "Ce sont des instructions" », rapporte Alilat. Il a été escorté jusqu'à l'avion sans recevoir de justification écrite ou verbale de cette décision, ce qui soulève des questions sur la légalité de l'action selon l'article 49 de la Constitution algérienne.

 « Je comprends que mes articles dérangent... mais avec cette décision, ce ne sont plus mes articles qui dérangent. Ma présence en Algérie est devenue un risque majeur pour moi et pour mes proches » se désole le journaliste. 

Articles similaires