Abdelkader Amri, membre du bureau national de la CDT : « La hausse des salaires actée aujourd’hui est un gain pour les employés »


En tant que centrale syndicale, êtes-vous satisfait à 100% des résultats du round du dialogue social dont le PV a été signé ce 29 avril 2024 ?

 

Abdelkader Amri : D’abord, permettez-moi de préciser une chose essentielle : ce que nous avons signé aujourd’hui, les centrales syndicales les plus représentatives, le chef du gouvernement et le patronat n’est pas un nouvel accord, mais un protocole permettant l’entrée en vigueur de l’ensemble des dispositifs sur lesquels nous nous étions mis d’accord le 30 avril 2022. Il y a eu un retard dans l’exécution des points contenus dans l’accord de 2022 et d’ailleurs, dans l’intitulé du protocole signé aujourd’hui, la référence au 30 avril 2022 est claire. Nous, les centrales syndicales, avons toujours demandé cette opérationnalisation, chose qui a été validée aujourd’hui, à la veille du 1er mai 2024. Pour ce qui est de la satisfaction à 100% ou à 50%, l’action syndicale n’est pas jugée ni jaugée ainsi. Mais si nous n’avons estimé qu’il y a des avancées, on n’aurait pas signé.

Quel type d’avancées ?

D’abord, on a pu avoir une augmentation générale des salaires, à hauteur de 1000 dirhams, répartis en deux tranches, la première va être versée le 1er juillet 2024 et la deuxième le 1er juillet 2025. La hausse des salaires actée aujourd’hui est intéressante pour les fonctionnaires. Pour les employés du secteur privé, la hausse entre en vigueur à partir de 2025.  Deuxième avancée qu’on a pu avoir, la révision des impôts touchant le revenu des salariés. Plusieurs aménagements sont programmés, ce qui va se répercuter sur le salaire net des fonctionnaires et des employés du secteur privé. Les documents signés ce lundi stipulent noir sur blanc que le dialogue social est institutionnalisé et donc la tenue des rounds du dialogue social annuellement est une obligation des partenaires sociaux. Nous avons aussi acté le respect de la liberté syndicale de même que la mise en œuvre d’une nouvelle grille d’avancement avec un nouveau grade qui va être ajouté… Tout cela nous permet de dire que le document signé ce 29 avril 2024 est important dans notre processus de défense des intérêts des salariés.

Qu’en est-il de la réforme de la retraite et de la loi devant régler le droit de grève ?

Dans les documents signés ce lundi 29 avril, on a mis en avant les principes généraux sur lesquels nous sommes d’accord. Des principes découlant d’ailleurs de la constitution et des conventions internationales signées par le Maroc.  Nous allons démarrer incessamment les discussions sur ces deux points et comme stipulé dans les documents signés ce lundi, les discussions doivent aboutir à des accords dans un cadre consensuel.

Entretien réalisé par N. Jouhari

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