Vous faites partie des quarante écrivains qui participeront à la 4e édition de l’événement culturel «Littératures itinérantes» à Fès. Qu’est-ce qui a motivé votre présence à cet évènement?
Je suis très heureuse de faire partie de ce festival, surtout dans la ville de Fès, qui est un véritable carrefour de civilisations et qui joue un rôle important dans le rayonnement culturel du Maroc. La participation d’un panel d’écrivains internationaux m’a motivée davantage à y assister. C’est important pour le Maroc d’organiser ce genre d’événements culturels, ouverts sur les autres pays. Je profiterai de cette présence pour dédicacer mon premier roman, rencontrer et échanger avec le public pour recueillir leurs avis sur cet ouvrage. J’ai effectué un tour du Maroc en juin dernier sans passer par Fès, donc ce sera l’occasion de redécouvrir cette ville historique qui est chère à mon coeur !
“D’une culture à l’autre”, c’est la thématique retenue cette année. Que vous inspire ce choix?
La thématique de cette édition est fondamentale car la littérature permet aux peuples de mieux se connaitre, justement en voyageant «d’une culture à l’autre». Ce thème touche particulièrement les Marocains, puisque le Maroc est un carrefour de civilisations. La notion de double culture, notamment avec la langue française, est chère à mon coeur et se retrouve dans mon premier roman. Je pense que lorsqu’on est à l’aise avec notre identité, on devient des «ponts entre les cultures», des «passeurs entre les civilisations» comme le dit Amine Maalouf. Les identités plurielles sont une richesse, la littérature permet de s’en rendre compte.
Dans votre dernier livre «La poule et son cumin», vous abordez plusieurs thématiques sociales comme l’avortement clandestin au Maroc. Le décès tragique de l’adolescente Meriem, violée, lors de cette pratique a ému plusieurs Marocains. Bon nombre d’entre eux militent pour l’autorisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) pour éviter ce gendre de drame. Êtes-vous du même avis?
Je salue la belle mobilisation initiée sur les réseaux sociaux par le mouvement Hors-la-loi pour dénoncer ce décès. Une initiative que j’ai soutenue en partageant les différents messages sur la toile. Il faut que les politiques prêtent une oreille attentive à ces doléances pour qu’un tel drame ne puisse plus se reproduire au Maroc à cause de lois rétrogrades