
Sélectioin. Performances en dents de scie malgré la qualification pour le troisième tour des éliminatoires de la Coupe du monde, altercations présumées avec son staff, le règne de Badou Zaki va-t-il bientôt s’achever?
L’air de rien, le sélectionneur national de football, Badou Zaki, s’apprête à boucler cette année 2016 son deuxième exercice. Annoncé, à l’époque de sa nomination, comme le messie par le président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), Fouzi Lekjaâ, qui venait alors, en 2014, d’être fraîchement élu, il a vite fait de descendre de son piédestal. Car les performances en dents de scie des Lions de l’Atlas s’accumulent depuis lors.
Il est vrai que pour l’instant, en termes quantitatifs, M. Zaki remplit sa part du contrat. Son équipe reste en course dans toutes les compétitions auxquelles elle prend part.
Tempérament conflictuel
Qualitativement cependant, le compte n’y est pas. Plus de vingt mois après sa nomination, l’on peine encore à mettre le doigt sur l’identité de jeu de l’équipe. Le plan de M. Zaki semble encore manquer de clarté, présentant souvent des aspects brouillons, comme, en novembre 2015, lors du match retour du deuxième tour des éliminatoires de la Coupe du monde, perdu (0-1) face à la Guinée équatoriale.
La performance des Lions avait ce jour-là, malgré la qualification pour le troisième tour, été pâle à tout le moins, à tel point que le vice-président de la FRMF, Noureddine Bouchehati, avait dans un rapport ayant fuité dans les médias nationaux, demandé rien de moins que la tête du sélectionneur. D’ailleurs, la presse sportive internationale a commencé, ces dernières semaines, à souffler les noms d’éventuels candidats à la succession de M. Zaki. Le patronyme a revenir le plus est celui, pour l’instant, de Hervé Renard, déjà fortement pressenti pour prendre en main la sélection en 2014, avant que le choix de M. Lekjaâ ne se porte finalement sur le natif de la ville de Sidi Kacem.
M. Renard cherche un nouveau challenge depuis qu’il s’est séparé, en novembre 2015, de Lille, club de «Ligue 1», le championnat de France. M. Zaki n’aurait sans doute pas été sur la sellette si ce n’était, par ailleurs, son tempérament conflictuel, qui l’avait déjà privé, notamment en 2013, de prendre de nouveau la direction de l’équipe nationale, finalement confiée à son confrère national Rachid Taoussi.
Ses rapports seraient ainsi, d’après plusieurs médias nationaux, exécrables avec son adjoint, Mustapha Hadji. M. Zaki verrait ainsi d’un oeil suspicieux les relations privilégiées qu’entretiendrait l’ancien international avec les joueurs issus de la communauté marocaine résidant à l’étranger, à laquelle M. Hadji luimême appartient. La rumeur court fortement sur une altercation entre les deux hommes à l’issue du match amical de la sélection, en octobre 2015, contre la Guinée. A l’époque, M. Hadji avait démenti, certes, mais timidement. Il bénéficierait, face à M. Zaki, du soutien décisif de M. Lekjaâ. Autant dire que les jours du sélectionneur semblent comptés