Zakaria Naji Lamrani, L’alpiniste qui veut dompter les sept plus hauts sommets du monde

CARDIOLOGUE MAROCAIN INSTALLE AU SENEGAL


 

Zakaria Naji Lamrani, cardiologue résidant au Sénégal depuis quatre ans, ambitionne de poser les pieds sur les points culminants de la planète et y hisser les drapeaux marocain et sénégalais. Un projet qui avance à grands pas…

Gravir les sept plus hauts sommets du monde, c’est le grand défi que s’est lancé Zakaria Naji Lamrani, cardiologue marocain résidant au Sénégal. Un sacré challenge qu’il compte relever doucement, mais sûrement. Le 1er septembre 2022, il est monté sur le toit de l’Afrique, le Mont Kilimandjaro (5.895 m), en Tanzanie. Quinze jours plus tard, le 17 septembre, il a réussi l’ascension du somment de l’Europe, le Mont Elbrouz (5.642 m), situé à la frontière entre la Russie et la Géorgie. L’une des montagnes les plus difficiles à dompter, notamment à cause du froid glacial qui y sévit. «J’ai escaladé cette montagne le 17 septembre, il faisait -33 degrés, une vitesse de vent qui atteint 70 km/h, et une vision très difficile voire impossible à 3 mètres, on était coincé 9h de temps dans une tempête de neige», confirme l’alpiniste.

 

L’ascension, une histoire familiale

Après chaque exploit, ce jeune de 30 ans résidant au Sénégal depuis quatre ans, brandit fièrement les drapeaux du Maroc et du Sénégal. Une façon, selon lui, de remercier le peuple sénégalais pour son hospitalité. «En brandissant les drapeaux des deux pays frères, le Maroc et le Sénégal, au sommet d’Elbrouz, je voulais exprimer ma reconnaissance et ma fierté d’appartenance au Maroc, mon pays natal, ma patrie et ma terre, et au Sénégal, un pays très hospitalier qui m’a accueilli les bras ouverts et m’a adopté à tous les niveaux et que je considère comme mon deuxième chez-moi», explique Zakaria. Ce médecin spécialiste, qui travaille à l’hôpital Dalal Jamm, situé dans le département de Guédiawaye (banlieue de Dakar), souhaite marquer son passage au pays de la Téranga (hospitalité en Wolof, dialecte local). «Je suis satisfait de l’image d’une intégration réussie que je véhicule. Je suis ambassadeur des deux pays, un homme pour deux peuples. Je ne viens pas juste pour décrocher mon diplôme mais aussi pour laisser mon empreinte. C’est ce message là que j’aimerais véhiculer. C’est de l’humanité des Sénégalais que j’ai ce sentiment de gratitude», insiste-t-il.

Pour ce natif de Taounate, localité nichée à 80 km de la ville de Fès, le sport est avant tout une passion, mais surtout une histoire familiale. Ses grands-parents maternel et paternel étant originaires de zones montagneuses. «Mon père a escaladé sa première montagne à l’âge de 11 ans, qui faisait plus de 1.500m dans son village d’origine dans la province de Taounate», révèle M. Lamrani. Avant de poursuivre. «Arrivé au Sénégal, l’idée de gravir le plus haut sommet du continent africain a fait surface et puis pourquoi ne pas suivre les pas du plus grand alpiniste de l’histoire Reinhold Messner en escaladant les sept plus hautes montagnes?». Très pris par son travail de médecin, ce dernier profite de son congé annuel pour gravir les sommets. Passion doit rimer avec préparation pour réussir le défi de l’ascension. Le jeune alpiniste l’a bien compris, en se préparant pendant un an au Maroc. Des exercices physiques durant lesquels il a notamment escaladé neuf montagnes, gravi plus de 4.000 mètres, réalisé de longues courses à pied, observé des périodes de jeûne, et pris des bains glacés.

 

Passion rimer avec préparation

D’après Zakaria, au-delà de la préparation, l’alpiniste doit également s’adapter aux nombreuses difficultés naturelles une fois dans ces points culminants comme l’altitude, le vent, l’ensoleillement qui pourraient affaiblir son organisme. Il doit aussi être patient dans sa montée, supporter la baisse de la pression atmosphérique en altitude qui peut entrainer une réduction de la disponibilité en oxygène (hypoxie) ou provoquer le mal aigu de montagne (MAM). «Le froid en association avec le vent peut engendrer une hypothermie, le rayonnement solaire accru par l’altitude et le pouvoir réfléchissant de la neige peuvent provoquer l’ophtalmie des neiges, sans parler de la possibilité des tendinites, entorses, fractures, des déchirures musculaires, hypoglycémie, etc.», suggère-t-il.

Après le Kilimandjaro et l’Elbrouz, le cardiologue-alpiniste prévoit d’escalader les cinq grandes montagnes restantes, en l’occurrence le mont Everest (8.849 mètres), le mont Aconcagua (6.961 m), toit de l’Amérique du Sud, le mont Denali (6.190 m), situé en Alaska, le mont Vinson (4.892 m) en Antarctique, mais aussi les Pyramides de Carstensz (4.884 m), en Océanie. «J’envisage de gravir prochainement le Mont Everest, toit de l’Asie et du monde et y hisser les deux drapeaux frères du Maroc et du Sénégal», annonce Zakaria l

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