Yariv El Baz, l'artisan de l'accord Maroc-Israël

12 octobre 2021. La Ville ocre vibrait aux rythmes d’un mariage digne des mille et une nuits. Les célébrations de cette fête ayant duré une semaine, ont mobilisé trois grands hôtels de Marrakech, et des centaines d’emplois. Une bouffée d’oxygène pour la capitale touristique frappée de plein fouet par la crise du Covid-19. Ce mariage somptueux, qui a coûté une fortune, a fait la une de plusieurs médias nationaux et internationaux.

L’homme derrière cet événement n’est autre que Yariv El Baz, un richissime homme d’affaires juif marocain. Si Yariv El Baz a été inconnu du bataillon, il a fait parler de lui en décembre 2020 lors de la signature des Accords d’Abraham, marquant le rétablissement des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, et la reconnaissance de la marocanité du Sahara.

Yariv El Baz, originaire de Bejaâd, a été le principal artisan de ces accords. Il a même été qualifié par le New York Times de «négociateur principal» entre le Maroc et l’administration de Donald Trump. L’homme de 44 ans dispose d’un riche carnet d’adresses et d’un réseau très influent auprès de l’administration américaine, en France et en Israël, où il dispose de plusieurs entreprises. Il est très proche du gendre de Trump, Jared Kushner, et un ami de longue date de Richard Attias, homme de communication d'origine marocaine. «L’accord Jérusalem-Rabat a été conclu avec l’aide de l’investisseur juif marocain Yariv El Baz, qui a des entreprises en Israël et a agi en tant qu'intermédiaire», avait indiqué le média israélien Haaretz.

Ce financier a débuté sa carrière chez BNP Paribas, à Paris, avant de créer en 2010 le fonds d’investissement Ycap, qui dispose actuellement de plus de 1,2 milliard d’euros sous gestion. En Afrique, Yariv El Baz jouit d’une grande influence particulièrement auprès des chefs d’État du continent, comme au Gabon, où il gère plusieurs affaires, notamment aux côtés de Jared Kushner.

Malgré sa discrétion, Yariv El Baz a déjà fait couler beaucoup d’encre au Maroc en 2014. Il avait racheté le leader marocain des semoules, Forafric, connu pour sa marque MayMouna. A l’époque, cet investisseur venu de nulle part intriguait les professionnels de ce secteur très fermé. Deux ans après cette opération stratégique, c’est au tour de Tria, concurrent traditionnel de Forafric, de tomber dans l’escarcelle d’El Baz, avant qu'il ne récidive pour le groupe les Moulins Sanabil, basé à Meknès, conférant ainsi à Yariv El Baz le titre du roi incontestable de la farine au Maroc.

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