Les dirigeants du PAM, Mustapha Bakkouri, de l’Istiqlal, Hamid Chabat, et de l’USFP, Driss Lachgar, expliquant les raisons de leur retrait.
A l’approche des élections communales, en septembre 2015, la tension ne cesse de monter entre la gouvernement et la majorité d’un côté, et l’opposition, de l’autre. Dernier chapitre de cet intense duel politique aux motivations électorales, le retrait des groupes de l’opposition à la chambre des Représentants de la réunion de la Commission de l’Intérieur, des collectivités territoriales, de l’habitat et de la politique de la ville, lundi 9 mars 2015, en protestation contre «leur non implication dans l’élaboration des lois organiques relatives aux élections».
La majorité a vite répliqué et s’est dite surprise de la décision des groupes de l’opposition, tout en avançant que l’Opposition avait donné son accord sur l’ordre du jour et la date de la tenue de la réunion, a indiqué Rachid Roukbane, coordinateur des groupes de la majorité. Les présidents des groupes de l’opposition, le Parti de l’Istiqlal (PI), le Parti Authenticité et Modernité (PAM), l’Union socialiste des forces populaires (USFP) et l’Union constitutionnelle (UC), ont expliqué, lors d’une conférence de presse après ce retrait, que cette décision intervient pour «protester contre leur non implication par le gouvernement dans l’élaboration des lois organiques relatives aux élections».
Le Secrétaire général du parti de l’Istiqlal, Hamid Chabat, nous a confié son mécontentement de la gestion des préparatifs des prochaines élections, notamment l’absence d’une approche participative du gouvernement, qui implique toutes les parties concernées. «Le gouvernement n’a jamais cru en l’approche participative et ne l’a jamais réellement utilisée, ce qui a mené à des projets de loi en net recul par rapport à ce que nous voulions et à ce que la constitution de 2011 permet», déclare-t-il.
Le grand rendez-vous
M. Chabat n’a pas manqué de fustiger «l’incompétence de l’Exécutif actuel, qui, depuis sa création, négligeait le dossier des élections, ce qui a donné lieu à la situation actuelle, marquée par le désordre et la précipitation». Accusation auxquelles a répondu Abdellah Bouanou, président du groupe PJD à la chambre des Représentants. Il a souligné que la majorité a traité d’une manière consensuelle et accepté toutes les propositions de l’Opposition. Cité par le site électronique du groupe PJD, M. Bouanou a indiqué que «l’opposition est en droit d’exprimer ses positions et ses opinions, mais sans chantage».
Dans tous les cas, le secrétaire général du Parti de l’Istiqlal n’omet pas la possibilité de boycotter les prochaines élections. «Le PJD doit cesser de recourir à la victimisation, car il est au pouvoir maintenant, et la majorité des walis qui étaient en fonction lors de sa victoire aux législatives de 2011 sont toujours là».
L’année 2015 est donc bien partie pour plus de chocs entre majorité et opposition. Les futures lois en rapport avec les élections auront certainement une incidence sur les résultats, qui constitueront un réel test pour toutes les formations politiques, avant le “grand rendezvous”, en l’occurrence les législatives de 2016.
En continu