Un virus avec qui il faut vivre

Personne n’est protégé tant que tout le monde n’est pas protégé.

Avec 36 millions de doses administrées et pas moins de 48% de la population marocaine ayant reçu deux doses, la vaccination contre le Covid-19 est avant tout un formidable succès. Mais, bien que le nombre de cas positifs de Covid-19 poursuit sa baisse pour la cinquième semaine consécutive pour atteindre plus de 20.562 cas, contre 42.424 cas, il ressort du bilan mensuel du ministère de la Santé un taux élevé des cas critiques et des décès.

Avec ces résultats, on ne peut que s’inquiéter des effets de la vague des nouveaux variants aussi bien sur la population vaccinée que non vaccinée. Ce n’est pas étonnant que les pouvoirs publics hésitent beaucoup avant de se lancer ne vont se lancer sur des mesures moins contraignantes.

Certes, le Maroc est incomparablement mieux placé que la plupart des pays africains- qui n’ont vacciné qu’une très faible partie de leur population-pour affronter l’épidémie grâce au vaccin. Mais tant que le virus circulera, des variants émergeront, dont certains pourraient être résistants aux actuels vaccins et continueront à menacer à nouveau l’ensemble de la population. D’où l’urgence d’accélérer la vaccination.

Dans ce contexte, faut-il suivre les recommandations de l’OMS qui demande, plus particulièrement, aux pays riches, de ne pas mettre administrer une 3ème dose, notamment à certaines personnes déjà doublement vaccinées. Car ces doses seraient plus utiles pour celles et ceux qui n’en ont reçu aucune. Car face à une épidémie de telle ampleur, personne n’est protégé tant que tout le monde n’est pas protégé.

D’où l’intérêt de mettre tous les efforts dans la mise en place d’un système de soins à la hauteur des enjeux de santé publique. Or, certains pays démunis et pauvres, ne disposent pas de ce système de soins et encore moins de la possibilité de produire et de distribuer les vaccins nécessaires à leurs populations. Ils sont amenés à dépendre du bon vouloir des pays riches, lesquels ne sont pas prêts, jusqu’ici, à leur fournir les doses en quantité suffisante pour vacciner une large partie de leur population.

Le problème de la protection de tous du Covid-19 reste entièrement posé à l’échelle mondiale tant que la pénurie de doses persiste dans une bonne partie du globe, et tant que moins de 2% des populations des pays à faible revenu, notamment en Afrique, n’ont reçu jusqu’à aujourd’hui qu’une une première dose de vaccin. Faut-il rappeler que l’Afrique vient d’atteindre le cap des 200.000 décès liés au Covid-19.

Les blocages constatés au sein des organisations internationales, où les réunions s’enlisent, comme dernièrement à l’OMC, ne font qu’aggraver cette situation. Aussi, la seule issue, qui n’est autre que la possibilité de protéger tout le monde, doit attendre les calendes grecques. Or, faut-il le rappeler, face à l’ampleur d’une pandémie comme celle du Covid-19, riches et pauvres sont plus que jamais dans le même bain

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