Violences contre les femmes: Notre silence nous rend complices


Le soutien hystérique et infondé de beaucoup d’artistes et de fans, dont des femmes, à Saad Lamjarred, qui écope de six ans de prison de la part de la Cour d’Assises de Paris pour viols et agressions, révèle pourquoi seules 6,6% des femmes harcelées et violentées au Maroc portent plainte, selon le HCP.

Les marocaines choisissent le silence pour ne pas faire face à une société opprimante et à des lois dépassées. Ce qui est encore plus désolant, c’est que certaines femmes marocaines prennent la défense des agresseurs et blâment les victimes, tel un linceul qui étouffe la voix des opprimées.

C’est là une preuve manifeste de l’oppression des femmes dans la société marocaine, une oppression que l’on retrouve dans les lois discriminatoires et le manque de reconnaissance de leur autonomie. Cette sujétion masculine se nourrit d’ailleurs d’une culture qui considère les femmes comme des objets à la disposition des hommes, là où il faudrait au contraire les reconnaître comme des êtres humains dignes et égaux. Il faut dire aujourd’hui que le silence ne protégera pas les femmes au Maroc, ni dans aucun autre pays. Le silence ne protégera pas les femmes des lois répressives qui sont utilisées pour les contrôler et les réduire au silence.

Nous ne pouvons plus nous permettre de rester silencieuses, car notre silence nous rend complices de ces atrocités. Nous devons parler haut et fort contre ces injustices, car nous sommes les gardiennes de notre propre destinée. Il est temps alors de rompre le silence et d’agir pour protéger les droits des femmes.

Cela implique de renforcer notre système juridique pour que les agresseurs, de toute classe sociale, soient punis et que justice soit rendue aux victimes. Cela implique également de travailler à changer les normes sociales qui perpétuent la culture du viol et de l’oppression, en inculquant les valeurs de l’égalité et du respect à tous les citoyens, et ce dès leur plus jeune âge.

Nous devons également œuvrer pour abolir les lois discriminatoires en matière de mariage, de divorce et de propriété, qui perpétuent l’oppression systémique des femmes. In fine, nous avons besoin d’une action collective pour réaliser cette vision, une action qui reconnaît la valeur et la dignité de chaque femme. Et le traduit dans les politiques publiques, les médias et les manuels scolaires. Seule une société qui traite les femmes avec égalité et respect sera une société juste et émancipatrice pour tous. 

Articles similaires