Valorisation du patrimoine culturel : Le CESE livre ses recommandations

Dans son dernier avis, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) propose des pistes pour valoriser le patrimoine matériel et immatériel du royaume et en faire de véritables produits touristiques.

“Pour une nouvelle vision de gestion et de valorisation du patrimoine culturel”. C’est l’intitulé de l’avis récemment présenté au site archéologique de Chellah, à Rabat, par le Conseil économique, social et environnemental (CESE). Dans ce document, il formule plusieurs recommandations pour faire de ce legs un des leviers économiques du Royaume. D’abord, la mise en place d’une stratégie nationale pour la sauvegarde et la mise en valeur de ce patrimoine basé sur «l’effectivité des droits, la diversité culturelle et la démocratie locale».

L’institution recommande de doter le département en charge du Patrimoine culturel «de l’expertise et des moyens nécessaires lui permettant de cartographier, d’inventorier, de sauvegarder, et de mettre en valeur le patrimoine culturel selon les normes internationales ». D’après elle, cette stratégie ne doit pas seulement se limiter à répertorier le patrimoine existant, elle devra aussi intégrer les créations actuelles qui formeront le D’après son président Ahmed Réda Chami, il urge d’identifier au préalable toutes les composantes matérielles et immatérielles de cet héritage séculaire, y compris la musique andalouse ou la danse «taskiwine».

Il préconise aussi l’augmentation du budget et des ressources humaines du ministère de la Culture et l’octroi d’instruments académiques et technologiques pour lui permettre d’accomplir ces missions, notamment l’archivage, qui nécessite des moyens particuliers. Mais «hormis un effort budgétaire, il faudra également investir dans ce secteur à travers la multiplication des partenariats entre tous les acteurs concernés », suggère l’ancien ministre de l’Industrie.

D’où la nécessité de «valoriser l’investissement, en créant des sociétés à but non lucratif, en mettant en place des partenariats public-privé, et en subventionnant des startups afin de numériser notre patrimoine ». Selon lui, il faudra confier la mission de chargé du patrimoine à une personne publique qui essayera de trouver des financements innovants pour sa sauvegarde et sa valorisation.

Investir dans le secteur
Un profil qui doit être reconnu pour son engagement culturel. «Cette urgence de préservation s’explique par le fait que cet héritage joue non seulement un rôle de création de valeurs et d’emplois, mais aussi de sécurité identitaire qui relie des individus à une identité marocaine et les réunit via un patrimoine musical, architectural, culinaire, etc.», souligne M. Chami.

Le rapport propose également de verser 10% de la taxe touristique au profit du patrimoine culturel et invite aussi les autorités à encourager les partenariats entre la Fondation nationale des musées (FNM) et les collectionneurs privés afin d’améliorer l’offre des musées et les ouvrir davantage sur la société et la recherche. Le CESE plaide aussi pour le renforcement du rôle du Bureau marocain des droits d’auteurs (BMDA) et de l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC).

Il a en outre appelé les autorités à faire preuve de plus de vigilance pour lutter contre le trafic illicite du patrimoine culturel immobilier. Le ministre de la Culture, Mohamed Mehdi Bensaid, et Mehdi Qotbi, président de la FNM, qui assistaient à l’évènement, ont sûrement bien pris note.

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