Hakim Ziyech. N’évoquez surtout pas ce nom devant Vahid Halilhodzic. Vous risquez de gâcher l’ambiance. Demandez aux journalistes qui l’ont essayé. Entre ces deux hommes, c’est le désamour total. L’ancien gaucher magique de l’Ajax n’est plus convoqué en équipe nationale depuis plus d’un an. Sa dernière apparition sous le maillot national remonte à juin 2021, lors du match amical contre le Burkina.
«Son comportement lors des deux derniers matchs, surtout le dernier, n’était pas celui d’un joueur de l’équipe nationale qui, en tant que leader de l’équipe, doit être un modèle positif. Il est arrivé en retard et après cela, il a même refusé de travailler. Il ne servait à rien d’en discuter après coup, en tant qu’entraîneur, la réponse est là pour être vue», avait déclaré le sélectionneur après cette rencontre. Le divorce venait d’être consommé.
Trois mois plus tard, à la veille du match contre le Soudan comptant pour la première journée des éliminatoires du Mondial 2022, il revient à la charge. «Pour dire la vérité, Hakim Ziyech avait un comportement qui ne correspond pas à un joueur de l’équipe nationale et à un joueur qui doit être un leader. L’équipe est au-dessus de tout le monde. Personne ne peut mettre en otage l’équipe nationale. C’est pour la première fois de ma carrière que je vois un comportement aussi décevant». La réponse du concerné ne s’est pas fait attendre. «La prochaine fois quand tu parles, dis la vérité!», écrit-il sur une story d’Instagram sur fond noir.
Après l’élimination du Maroc en quart de finale de la CAN 2021 au Cameroun, cette querelle prend un nouveau tournant. Coach Vahid persiste et signe. Le maestro marocain de 28 ans est toujours déclaré persona non grata dans la tanière, «même s’il s’appelait Lionel Messi». Le natif de Dronten, aux Pays-Bas, se radicalise. «Je les comprends (les supporters), mais je ne reviendrai pas dans l’équipe nationale marocaine et c’est ma décision finale», annonce-t-il en février 2022 à la chaîne émiratie Abu Dhabi Sports TV, en marge de la sa participation au mondial des clubs avec Chelsea.
«Tout est clair pour moi sur la façon dont les choses se passent là-bas et je me concentre sur ce que je fais et, en ce moment, c’est mon club», insiste Ziyech. «En fin de compte, c’est une décision qu’il prend et vous devez la respectez. Tout le mensonge qui vient avec, c’est pour moi clair (…) Je suis désolé pour «les fans», mais c’est la situation dans laquelle nous sommes», poursuit-il.
Depuis lors, Fouzi Lekjaâ a tenté de réconcilier les deux parties, mais en vain. S’il a jugé nécessaire de jouer les médiateurs, c’est parce qu’il est conscient du talent et de l’impact du numéro 7 sur le onze national: auteur de 17 buts en 40 sélections. En attestent ses belles prestations sous le maillot national, en dépit des critiques qu’il a essuyées sur son jeu et surtout après son penalty raté à la 92e minute de jeu en huitième de finale de la CAN 2019 face au Bénin qui, finalement, décrochera son ticket pour le quart de finale après la séance des tirs aux buts (4-1). Aujourd’hui, une bonne partie de ces supporters réclament son retour et le départ de Vahid. Le vent semble tourner.