Si le congrès national ordinaire de la formation islamiste n’est pas reporté d’un an, comme l’a demandé son secrétariat général, son ancien chef pourrait bel et bien signer un retour qu’il souhaite tant depuis près de quatre ans.
Alors que le Parti de la justice et du développement (PJD) s’apprête à tenir ce samedi 30 octobre 2021 dans la ville de Rabat son congrès extraordinaire consécutif à sa déroute aux législatives du 8 septembre 2021 -112 sièges perdus à la Chambre des représentants-, on en sait encore plus sur les intentions de l’ancien secrétaire général du parti et ancien Chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, vis-à-vis d’un éventuel retour aux commandes.
S’exprimant, comme il en a désormais l’habitude, via une vidéo diffusée ce mercredi 27 octobre 2021 sur sa page Facebook, le concerné a laissé entendre qu’il était bien ouvert à une telle possibilité, même s’il a insisté que ce ne serait que pour répondre à un appel des siens dans ce sens, et aucunement par ambition personnelle. Et surtout, il a réitéré le propos écrit qu’il avait tenu trois jours plus tôt sur le même réseau social pour s’opposer au report d’une année du congrès national ordinaire, se disant hors course si la proposition soumise à cet égard par le secrétariat général venait à être adoptée par le congrès extraordinaire.
Une certaine popularité
Son argument, c’est que ce secrétariat général doit tenir sa parole et se retirer des affaires, après avoir présenté sa démission au lendemain des législatives, mais selon différentes sources médiatiques M. Benkirane voudrait en vérité, même s’il le dément, saisir le momentum présent qui lui semble favorable pour retrouver la main sur le PJD.
Affaibli physiquement par l’opération chirurgicale qu’il a dû récemment subir en France et dont les effets étaient visibles pendant son intervention devant la caméra -on pouvait notamment remarquer son amaigrissement par rapport à ses vidéos précédentes-, le leader islamiste ne manque en tout cas pas de chances pour être élu secrétaire général et dispose toujours, principalement au sein de la jeunesse, d’une certaine popularité.
Ses adversaires annoncés que sont l’ancien président du conseil national et ancien maire de Fès, Driss El Azami El Idrissi, l’ancien maire de Salé et ancien directeur de cabinet du secrétaire général sortant du PJD et ancien Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, Jamaâ El Moâtassim, et l’ancien maire de Casablanca, Abdelaziz El Omari, et qui lui sont, dans les faits, proches, pourraient même selon certains bruits se ranger derrière sa potentielle candidature.
Le PJD semble, de fait, en passe de tourner la page de M. El Othmani, qui avait succédé en avril 2004 au fondateur du parti, Abdelkrim El Khatib, avant de redevenir, en décembre 2017, secrétaire général, neuf mois après le limogeage de M. Benkirane suite à son échec dans les consultations pour la formation du gouvernement issu des législatives du 7 octobre 2016.