De par le monde, l’’inégalité d’accès aux vaccins reste inacceptable, avec seulement 20% des habitants des pays à revenu faible et moyen inférieur qui ont reçu une première dose de vaccin, contre 80% dans les pays à revenu élevé et moyen supérieur.
Cette inégalité d’accès aux vaccins touche plus particulièrement le continent africain, où la pauvreté sévit parmi une large partie de la population, et où les États sont pieds et poings liés par le poids la dette. Une dette dont le fardeau n’en finit pas de se creuser avec la pandémie. Ne se trouvant pas, le plus souvent, en mesure de payer 20 dollars, ou même moins de 20 dollars, la dose, ils sont dans l’impossibilité d’acheter à l’avance des dizaines de millions de doses pour vacciner à temps leur population.
Seuls les pays riches peuvent se le permettre. Encore faut-il qu’ils disposent des capacités de production locales pour faire face à la demande croissante de vaccins, non seulement chez eux mais dans le monde. Et même dans le cas où ils sont obligés de se tourner vers les laboratoires pharmaceutiques internationaux, ces derniers peuvent trouver, aussi, toute la peine du monde à produire, sur leurs sites, suffisamment de vaccins.
Le problème devient davantage plus préoccupant si certains d’entre ces pays riches se voient dans l’obligation, notamment morale, pour ne pas dire politique, d’aider les pays pauvres à pouvoir accéder à ces fameux vaccins. Ne parle-t-on pas, aujourd’hui, d’un accès aux vaccins pour les pays pauvres en 2023 ou 2024. Or, plus il y a de contamination, plus les variants se développent. Et comme les frontières ne protègent pas contre la circulation des virus, l’accès aux vaccins dans les pays à revenu intermédiaire et les pays pauvres les concernent à plus d’un titre.
Face à cette situation, certaines voix s’élèvent notamment aux Etats-Unis, pour dire que le seul moyen d’aider les pays pauvres à revenu intermédiaire ou les pays pauvres à avoir accès aux vaccins à cet horizon ou plus, ne peut être que le fait d’être favorable à la levée des brevets sur les vaccins contre le Covid-19.
Néanmoins, la majorité des États membres de l’Union européenne s’y oppose. Plusieurs d’entre eux écartent cette solution, plaidant le plus souvent pour des dons de dose. Or le système Covax, tributaire des dons de vaccins par les pays les plus riches et qui accaparent les doses, n’arrive, pour le moment, à distribuer que 243 millions de doses dans 139 pays défavorisés.
Ses responsables déclarent qu’ils ne disposent que de 1,1 milliard de doses supplémentaires à livrer d’ici la fin de l’année 2021. Et, selon les dernières prévisions publiées tout récemment, Covax espère disposer d’un total de 1,425 milliard de doses en 2021, alors que le système tablait initialement sur deux milliards. Covax espère, désormais, atteindre cette échéance au premier trimestre de 2022. Et c’est pour cette raison que ses fondateurs ne cessent de dénoncer l’inégalité criante dans l’accès à la vaccination entre les populations des pays pauvres et des pays riches.