Lancement de la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière

Et la montagne accoucha d'une souris

Dans le contexte épidémique très difficile que nous vivons, le ministre de la santé avait initialement promis de lancer une vaste campagne de vaccination contre la grippe saisonnière. Or, c’est finalement une mini campagne qui vient d’être concoctée pour les Marocains.

Alors que le ministre de la santé, Khalid Aït Taleb, avait évoqué une vaste campagne qui allait profiter à tous les Marocains dans ce contexte de crise du Covid-19, c’est finalement une mini campagne qui a été lancée, lundi 2 novembre 2020. Elle cible avant tout les personnes à risque, notamment les femmes enceintes, les personnes souffrant d’affections chroniques, ainsi que les sujets âgés de 65 ans et plus et les enfants de moins de 5 ans.

La vaccination grippale profitera également aux professionnels de santé puisqu’elle permet, en plus de leur protection individuelle et celle de leur entourage familial et professionnel, la prévention de la transmission de la maladie aux patients admis dans les structures de soins. Le vaccin grippal disponible cette année est un vaccin quadrivalent. Sa composition est adaptée annuellement, suivant la recommandation de l’Organisation mondiale de la Santé.

Frein à la vaccination massive
Par ailleurs, dans le contexte sanitaire inédit que connaissent plusieurs pays du monde, dont le Maroc, où la co-circulation du virus grippal et du virus SARS-COV2 n’est pas exclue, le ministère de la santé souligne l’importance majeure d’une couverture vaccinale antigrippale élevée chez les personnes à risque, rappelant que le respect rigoureux des mesures barrières, d’hygiène et de distanciation physique permettent de prévenir à la fois la Covid-19 et la grippe.

Aussi ridicule que cela puisse paraître, les autorités sanitaires n’ont commandé qu’une faible quantité équivalente à 320.000 doses de ce vaccin. Or, pour vacciner le plus grand nombre de Marocains, il faut au moins 30 millions de doses. Le drame est que la quantité commandée en 2020 est inférieure à celle de 2019, qui a été de 520.000 doses.

Autre frein à la vaccination massive: le vaccin ne pourra être vendu par les pharmaciens que sur présentation d’une ordonnance médicale. Un passage obligé mais qui peut paraître inaccessible pour bon nombre de Marocains qui se trouvent dans une situation financière difficile à cause de la crise économique engendrée par la crise sanitaire.

Car, en plus de payer le vaccin, dont le prix est désormais de 125 dirhams au lieu de 72 dirhams l’année dernière, les Marocains vont devoir débourser la prestation médicale. Des frais supplémentaires dans un contexte difficile où la pauvreté s’est répandue dans tout le pays.

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