Le vaccin anti-covid-19, un bien commun de l'humanité?

Plaidoyer pour une "assurance mondiale" en faveur des sans protection sanitaire

Face à une pandémie qui s’installe dans la durée, le monde cherchait il y a quelque peu une porte de sortie. Ainsi, une véritable course contre la montre était lancée pour mettre au point le plus rapidement possible le vaccin contre le covid-19. A coup d’énormes investissements et d’accords avec de grands laboratoires pharmaceutiques privés, les différents gouvernements, notamment des pays les plus riches cherchaient à acquérir en premier le vaccin miracle qui va sauver, en premier, leurs populations. Ainsi, quand un laboratoire trouve un vaccin, comme il vient se passer aujourd’hui, ceux qui en bénéficient les premiers ne sont autres que les pays riches, puisque ce sont eux qui ont investi tôt et massivement dans les recherches pour trouver le vaccin.

La course aux vaccins est non seulement une course aux financements, même s’ils sont en grande partie publics, mais aussi une course qui permettra aux différents laboratoires qui arrivent à découvrir le vaccin de disposer, ainsi, d’un brevet mondial pour sa fabrication pendant au moins vingt ans, de quoi leur assurer une rente financière destinée à lui couvrir les couts de recherche. Ils bénéficient, ainsi, d’un monopole pour la production du vaccin, décidant combien il en fabrique, à qui il le vend et négociant avec les Etats à quel prix. Les pays riches qui acceptent de payer davantage pour être servis en premier.

De quoi accentuer l’inégalité d’accès aux vaccins entre pays riches et pays pauvres. Avec leurs précommandes à ces laboratoires, les Etats riches qui font figure de plus gros pourvoyeurs de fonds, se réservent, aussi, des lignes de production. Pour pouvoir accéder rapidement et avant les autres au vaccin. Quant aux pays pauvres, ils n’ont d’autre choix que de se tourner vers d’autres financeurs comme l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), ou bénéficier des aides de différents Etats ou même de philanthropes privés. Au final, seule une poignée de pays représentant 13% de la population mondiale peuvent bénéficier de l’essentiel des doses de vaccin.

Plaider alors pour que le vaccin soit un bien commun mondial, extrait des lois du marché parait, alors, plus difficile à accepter par des laboratoires privés mondiaux, dont les brevets protégés par l’OMS, vont leur rapporte gros. Partant de ces considérations les différents Etats, notamment des pays les moins riches, vont tout faire pour disposer du vaccin. Quel que soit le prix. Même s’ils doivent encore s’endetter davantage. Le Maroc est de ces pays qui vont mettre gratuitement le vaccin à la disposition de leurs citoyens.

L’Etat marocain n’est en aucun prêt à sacrifier les vies de ses citoyens au nom des intérêts politiques ou économiques. Seul le souci de préserver la santé compte. Même si ça doit se faire sous la contrainte de lourds arbitrages. Cette sensibilité nouvelle que certains Etats commencent à avoir vis-à-vis des vies humaines doit s’accélérer à l’échelle internationale. Une opportunité pour instaurer par delà les pays d’une «assurance mondiale» qui prendrait en charge la vie des personnes qui se retrouvent sans protection sanitaire.

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