Le vaccin AstraZeneca suspecté de provoquer des cas de Thrombose

L’Agence européenne des médicaments s’emmêle les pinceaux

Mardi 6 avril 2021, un expert de l’Agence européenne du médicament a créé la panique en expliquant qu’il existe un lien entre les rares cas de thrombose cérébrale et le vaccin d’AstraZeneca. L’Agence a tenté de rectifier le tir dans l’urgence.

Mercredi 7 avril 2021, l’Agence européenne des médicaments (EMA) sort un communiqué dans lequel elle renie les propos tenus, la veille, par Marco Cavaleri, responsable de la stratégie sur les vaccins à l’EMA. Celui-ci a accordé une interview, mardi 6 avril, au quotidien italien Il Messaggero à un moment crucial où l’avis de l’EMA était attendu au plus tard le 9 avril sur les potentiels risques du vaccin AstraZeneca.

Le responsable a confirmé un lien entre le vaccin AstraZeneca et les cas de thrombose observés, créant un mouvement de panique planétaire. «Nous pouvons désormais le dire, il est clair qu’il y a un lien avec le vaccin. Ce qui cause cette réaction, cependant, nous ne le savons pas encore», a affirmé M. Cavaleri au Messaggero. «Pour résumer, dans les prochaines heures nous dirons qu’il y a un lien, mais nous devons encore comprendre comment cela se produit», ajoute-t-il.

«Parmi les personnes vaccinées, il y a un nombre de cas de thromboses cérébrales chez les personnes jeunes supérieur à ce à quoi nous nous attendrions. Cela, nous devrons le dire», a-t-il alerté. Des affirmations tempérées quelques heures plus tard par l’Agence européenne des médicaments, qui précise dans un communiqué qu’elle «n’a pas encore abouti à une conclusion» et que «l’examen est actuellement en cours». A ce jour, l’EMA soutenait qu’«aucun lien causal avec le vaccin n’est prouvé», même s’il est «possible», et que les avantages de la vaccination contre le coronavirus l’emportent toujours sur les risques.

En attendant les preuves…
Cependant, interrogé par l’AFP, Paul Hunter, spécialiste en microbiologie médicale de l’université d’East Anglia, assure que «les éléments de preuves penchent plutôt dans le sens que le vaccin Oxford-AstraZeneca soit bien la cause». Plusieurs dizaines de cas de thromboses atypiques ont déjà été recensés. Au Royaume-Uni, il y a eu 30 cas et sept décès sur un total de 18,1 millions de doses administrées au 24 mars. En France, depuis le début de la vaccination, douze cas, dont quatre décès, ont été recensés, sur plus de 2,5 millions d’injections du vaccin développé par le laboratoire suédois avec l’université d’Oxford.

Le doute s’installe dans plusieurs pays européens, où des rendez-vous de vaccination ont été annulés. La Norvège et le Danemark ont carrément suspendu son utilisation pour l’instant. En attendant des preuves de l’existence ou de la non-existence d’un lien entre le vaccin et la thrombose, au Maroc, aucune communication officielle n’a été rendue publique à ce propos.

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