Plusieurs laboratoires pharmaceutiques de renommée mondiale évoquent, déjà, l’arrivée imminente sur le marché d’un vaccin, ce qui permettra, sans doute, de dessiner une lueur d’espoir dans le jour sans fin de la crise sanitaire du Covid-19. Lancer une campagne de vaccination s’impose désormais à tous les gouvernements. Le gouvernement marocain n’y échappe pas puisqu’il s’y est préparé en anticipant l’usage du vaccin chinois, dont il pense qu’il a une efficacité honorable, puisque de l’avis de certains scientifiques marocains, «il très probablement un des candidats-vaccins les plus prometteurs». D’ailleurs, ce vaccin chinois est chronologiquement l’un des plus avancés.
Il est même utilisé aux Emirats et en Chine. Néanmoins, dans le monde occidental, et plus particulièrement aux Etats-Unis et en Europe, on ne parle que des vaccins de «Pfizer» et de «Moderna» comme de futurs espoirs, au point que les bourses ont connu des rebondissements spectaculaires. Rebondissement à la hausse, au profit de ces laboratoires privés qui ne pensent qu’à une chose: réaliser des profit juteux avec ces futurs vaccins.
Ce qui, grâce à cette pandémie, met un peu plus en lumière le caractère opaque et largement financiarisé de ces «big pharma ».L’usage de ces vaccins dernier cri serait –il, pour autant, l’occasion de mettre l’épidémie sous contrôle? Rien n’est moins sûr. Ce qui est certain c’est qu’il faut préparer l’arrivée du vaccin et se projeter dans l’après, sans pour autant faire perdre de la vigilance aux marocains car on n’est pas encore sorti de la crise sanitaire du Covid-19. Cette dernière n’en finit pas, d’ailleurs, d’apporter son lot de surprises avec, chaque jour, davantage de cas positifs et de décès.
Les Autorités marocaines ont tout intérêt, donc, à commencer, dès maintenant, à bâtir le cadre de cette future campagne de vaccination «inédite». Elles doivent, aussi, tout faire pour préconiser un accès à la vaccination le plus simple possible, proche des populations ciblées, et définir les publics prioritaires: professionnels de santé et du médico-social de première ligne, personnes à risque de formes graves et professionnels assurant le maintien d’activités essentielles au fonctionnement du pays.
Ce qui n’est pas une mince affaire. Certes, la stratégie sera amenée à évoluer en fonction des doses disponibles, notamment celles en provenance de Chine, et des caractéristiques des vaccins (efficacité par tranche d’âge, sécurité, conditions de conservation, mode d’administration, etc.). Si jamais les autorités sanitaires jugent inopportun, pour quelques raisons, de rendre la vaccination obligatoire, elles doivent, par contre, tout faire pour surmonter les réticences des marocains, car seuls certains d’entre eux se disent prêts à être vaccinés.
«Il convient de construire la confiance dans la vaccination le plus tôt possible en amont de l’arrivée des vaccins et de l’entretenir tout au long de la campagne», soulignent les experts en la matière, qui préconisent la transparence sur les choix de santé publique, éventuellement l’implication des médecins généralistes et le renforcement de la surveillance sur de possibles effets secondaires une fois le vaccin diffusé largement