
Un nouveau coup dur pour le Polisario et son mentor, l’Algérie. La présidence du Parlement européen, à Strasbourg, a reçu, lundi 23 mars 2015, de la part de nombreux députés européens, une proposition pour demander à l’Union européen d’arrêter les aides humanitaires aux réfugiés de Tindouf. Ces eurodéputés évoquent l’existence de puissants réseaux internationaux qui s’adonnent au trafic de ces aides.
Autre élément important: les députés européens pointent le refus persistant de la direction du Polisario et de l’Algérie de satisfaire la demande du Haut commissariat aux Réfugiés (HCR) pour le recensement des réfugiés de Tindouf. Ce recensement a été demandé par l’Union européenne pour un meilleur ciblage des aides.
Les refugies surévalués
La presse internationale s’est fait largement écho de cette nouvelle proposition européenne et du rapport sur les détournements organisés de l’aide humanitaire. Le célèbre journal suisse la Tribune de Genève a ainsi consacré un long article à cette affaire, où il fait état des conclusions de l’Office européen de lutte antifraude. Cet organisme international très crédible, sur une demande de la Commission européenne, a mené une grande enquête sur ce trafic. Première grande surprise: l’enquête révèle que le nombre de personnes vivant dans les camps a été surévalué par l’Algérie, qui a estimé leur nombre à 155.000 personnes. Or, leur nombre est estimé par le centre commun de recherche de l’Union européenne à seulement 90.000.
Les enquêteurs de l’Office découvrent également, à leur grand étonnement, qu’une partie de l’aide alimentaire destinée aux camps de Tindouf se retrouve sur les marchés de Nouakchott, en Mauritanie, à 1.500 km de sa destination. Ils découvrent aussi que l’argent de certains donateurs, destiné à financer de gros travaux dans les camps, est également détourné.
Ce rapport européen, très accablant pour le Polisario et l’Algérie, a été réalisé depuis 2007. Mais n’a pu être sorti au grand jour qu’à l’issue d’une procédure d’un cabinet belge qui a exercé du lobbying pour démasquer ces gros trafics. De grandes personnalités algériennes, notamment des généraux, et des chefs du Polisario, soupçonnés d’enrichissement illicite, ont été identifiés dans le rapport.
En prenant ce dossier à bras le corps, les institutions européennes semblent en effet déterminées à en finir avec ce trafic. Une première décision devant conduire à l’arrêt de ces aides devrait bientôt être prise. En attendant que des actions plus fortes soient prises à l’encontre des responsables de ce trafic.