Un musée vivant


Visite guidée au musée Maroc Télécom


Le musée Maroc Télécom. Un lieu où l’on apprend. Ouvert gratuitement du mardi au samedi comme un lieu de mémoire de ce qu’a connu le monde des télécommunications.

Un musée qui fait sens… car il s’agit là d’histoire moderne, somme toute, rattrapable, et pour beaucoup, par les aveux de mémoire. Situé, à propos, à la base de la nouvelle Tour Maroc Télécom, et ceci depuis 2013, le Musée, dont une visite guidée a été organisée, mardi 6 février 2018, rallie à la fois mémoire et avenir. Mémoire, car, il secoue une mémoire généalogique qui vient s’incliner devant le visiteur. Une mémoire d’abord faite de Graham Bell, l’inventeur du téléphone, en 1876, duquel téléphone on tient une réplique conservée avec rigueur au musée. Toutefois la rigueur qui sied aux pièces muséales n’empêche l’essai curieux auquel peut prétendre le visiteur. Oui, toutes les pièces sont fonctionnelles.

Une mémoire plus permanente, et plus propre au pays, serait l’avant-gardisme marocain qui s’acquiert ce moyen-miracle 7 ans après son invention. C’est en 1883 que le téléphone fut introduit d’abord à Tanger. Le conservateur du Musée, Ech-cherki Dahmali, nous explique devant une machine lourde et usitée, comment s’effectuaient les appels du début du siècle. L’on apprend, d’abord, devant des opératrices mannequins chargées de commuter les appels, qu’appeler était chose monstre.

C’est peu dire, car, imaginez que pour ce faire, l’appelant devait remuer une manivelle accolée à l’appareil, et que, suite à cela l’opératrice verrait frétiller un petit bout de métal sur son tableau. Elle rappelle, prend le numéro, qui n’est composé alors que de 4 chiffres, puis joint le correspondant, les commute ensuite. A la fin de l’appel, l’appelant avertit l’opératrice de la fin de l’opération, pour ainsi arrêter la facture. Une facture notée sur un bout de papier, pas plus, par l’opératrice. L’anecdote veut que si opératrices il y avait… plutôt qu’opérateur, c’est que la société Bell a reçu des réclamations mettant en doute la sobriété des hommes lors des opérations. Bell en a donc fait un métier de femmes… pour un bon moment. Les temps changent...

Cher et moche
L’on apprend aussi, lors de cette visite, que la commutation des appels a viré au mode automatique. Nous avons essayé, oui! Ce que le musée avance le musée le pratique, un modèle R6, d’une commutation telle, fait d’un ensemble de clapets s’activent au stimuli de l’appelant.

Des clapets, qui, selon le conservateur du musée, et pour marcher juste, ne doivent souffrir poussière. L’enchaînement va de soi, car comment véhiculer ses signaux si ce n’est à travers des câbles? Un modèle de poteau électrique nous fait concevoir la quasi-impossibilité, à l’époque, de multiplier les émetteurs-récepteurs téléphoniques. Car, imaginez qu’il fallut deux câbles de cuivre, et aérien, pour chaque appareil. Autre complexité: Le plastique à l’époque n’avait pas d’usage isolant…un saut au présent fait parler une différence de taille: avec la fibre optique, nous explique le conservateur, d’un seul fil nous passons plus de 150.000 appels et nous allons vers les 500 000.

Rappelons, en plus, que la fibre optique est enfouie sous terre. C’est plus esthétique… et moins encombrant. La visite se poursuit pour nous parler téléphone portable. Là nous parlons de l’époque. D’une acquisition de 50.000 Dhs, et d’une facture mensuelle de plus de 7000 Dhs. C’est dire que les temps ont changé.

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