Le rapport national sur la surveillance de la qualité des eaux de baignade des plages du Royaume a été présenté lundi 24 juin 2019 à Rabat. Trois plages sont absolument à bannir lors de vos prochaines vacances d’été.
Le littoral Marocain est une ressource précieuse et représente un patrimoine écologique, culturel et environnemental riche et varié. Mais trop souvent, nos plages sont sales et/ ou polluées par l’homme ou par les rejets d’eaux usées. Si la Fondation Mohammed VI pour l’environnement a attribué le Pavillon bleu à 21 plages marocaines pour l’été 2019, un récent rapport du secrétariat d’État chargé du Développement durable vient de diffuser son rapport sur la qualité de l’eau de baignade. Sur les 169 plages contrôlées, il en ressort que 1,57% des plages sont non conformes, soit celles d’Oued Merzeg, au sud de Casablanca, de Jbila III, à Tanger, et de Aïn Atiq, dans la région de Rabat. Ces trois stations «connaissent une forte concentration de baigneurs, conjuguée à l’insuffisance des infrastructures d’hygiène», explique ce rapport dévoilé ce lundi 24 juin 2019. Les eaux de baignade des plages intégrées dans ce programme ont fait l’objet de surveillance du mois de mai au mois de septembre 2018, avec une campagne de référence durant le mois de février 2019. La fréquence de prélèvement est bimensuelle durant la saison balnéaire selon la norme NM.03.7.200.
La qualité des eaux de baignade constitue un atout important pour le développement du tourisme balnéaire au Maroc, les pouvoirs publics ont adopté depuis 2014, la norme NM.03.7.199 relative à la surveillance et l’évaluation de la qualité hygiénique des eaux de baignade. Cette norme qui doit remplacer l’ancienne norme (NM.03.7.200), est appliquée d’une manière progressive depuis 2014.
La classification des eaux de baignade, dans ce rapport, est établie suivant l’ancienne norme en attendant la généralisation de l’application de la nouvelle norme sur toutes les plages. Vu les exigences de la Fondation pour l’Education à l’Environnement (FEE), gestionnaire international du Pavillon bleu, les 42 plages candidates ont été jugées selon la nouvelle norme NM 03.7.199. En somme, avec des normes plus drastiques, le mal aurait pu être beaucoup plus profond.
Essor touristique
Sur le plan environnemental, et dans un contexte d’extrême fragilité des écosystèmes, le littoral marocain subit une pression écologique et environnementale particulièrement forte. Par exemple, la bande littorale méditerranéenne subit une pression de l’urbanisation, des activités touristiques et des activités industrielles (surtout dans la bande Tanger-Tétouan). Le littoral Kénitra- Safi reçoit plus de 60% des rejets urbains et plus de 80% des rejets industriels. L’axe Mohammedia-Safi se caractérise par une forte concentration urbaine et industrielle, alors qu’au Sud, la baie d’Agadir connait une urbanisation galopante, un essor touristique et une industrialisation remarquables. Tous ces aspects confondus ont des impacts sur la disponibilité future des ressources (eau, ressources halieutiques) d’une part et sur les conditions d’hygiène et de salubrité du milieu, d’autre part.
Pour éviter aux estivants toutes mauvaises surprise, le secrétariat d’État chargé du Développement durable a lancé, en collaboration avec le Laboratoire national des études et de surveillance de la pollution (LNESP) une nouvelle application sur smartphone. Nommée IPlages, elle est destinée à fournir au grand public diverses informations sur les plages, notamment la qualité des eaux de baignade, les services et infrastructures disponibles sur les plages.