Transparency Maroc s'élève contre le ministre de la Justice

Projet de loi sur la protection des élus contre les plaintes de la société civile

L’Association marocaine de lutte contre la corruption (Transparency Maroc) dénonce les déclarations du ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, qui évoquait un projet de loi pour empêcher les organisations de la société civile de porter plainte contre les élus suspectés de gaspillage et détournement de fonds publics. Dans un communiqué publié jeudi 26 mai 2022, à l’issue de la réunion e son bureau exécutif, l’organisation indique avoir «accueilli avec une grande surprise et inquiétude les déclarations faites par le ministre».

D’après elle, c’est «un nouvel indicateur qui confirme l’absence de volonté politique du gouvernement pour lutter contre la corruption». Pis, précise l’organisme, cette position du ministre s’ajoute «aux indicateurs antérieurs qui se sont manifestés par le retrait de la Chambre des représentants du projet de loi qui complète et modifie le Code pénal comprenant l’incrimination de l’enrichissement illicite, suivi du retrait du projet de loi réglementant l’occupation temporaire du domaine public de l’État».

Dans ce document, l’ONG condamne les propos de M. Ouahbi, qui, selon elle, «expriment l’indifférence du gouvernement face au problème de la lutte contre la corruption, voire l’encouragement de ses bénéficiaires ». A l’en croire, cette annonce constitue «une atteinte aux principes de reddition des comptes et de redevabilité qui sapent les efforts entrepris par la société civile en matière de lutte contre la corruption face à l’indifférence du gouvernement».

Pour Transparency Maroc, ces déclarations surviennent également «dans un contexte caractérisé par la corruption systémique généralisée dans notre pays et par le gel de la stratégie nationale de lutte contre la corruption».

E.S

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