De la transparence sur le vaccin chinois !

La commission scientifique et ses avis relèvent-ils du secret d’etat?

Le manque de transparence n’est plus permis, surtout que nous sommes à quelques encablures du lancement d’une opération massive de vaccination dont on ne sait encore rien sur le vaccin chinois ou les autres vaccins en cours d’études cliniques, encore moins sur les résultats de leurs deux premières phases.

Dans tous les pays du monde, pour faire face à l’évolution de la pandémie de coronavirus, il existe une commission composée d’experts pluridisciplinaires dont les compétences sont connues et reconnues. Au Maroc, depuis l’apparition de la pandémie de coronavirus, on apprend à coups de dépêches ou de communiqués officiels “avares’’ qu’une commission scientifique validait les décisions stratégiques prises jusque-là. Mais aucune information sur ses membres et leurs compétences pluridisciplinaires. Un secret d’Etat? Peut-être. En tout cas, le gouvernement El Othmani s’est évertué à ne pas éventer de noms ou les spécialités dans lesquelles les membres de cette commission se sont distingués. Du coup, l’on se demande pourquoi? Que cache-t-on? Pourquoi ce black-out sur cette commission et sur ses avis concluants et décisifs dans la prise des décisions politiques?

Les Marocains ont le droit de tout savoir. Ne serait-ce que pour tuer dans l’oeuf les spéculations qui incitent à douter de tel ou tel vaccin, de son innocuité, de la durée de vie de l’immunité qu’il induit! Avant tout, balayons du revers de la main toute idée de complotisme ou de superstition. Difficile d’empêcher les citoyens de spéculer et d’imaginer le pire quand le gouvernement cultive et entretient le flou et le doute par son silence incompréhensible et par son abstention affirmée à ne pas communiquer sur les référentiels et les ressorts des décisions qui ont des répercussions sur le vécu quotidien des citoyens mais aussi et surtout sur leur santé.

Incident grave
Et puis, dans le monde où les gouvernements communiquent, parmi les débats publics on trouve celui relatif aux probables incidences d’un vaccin anti-Covid sur les personnes ayant reçu le vaccin antigrippe. Pourquoi ce débat n’est-il pas engagé dans notre pays au moment où on lance une campagne de vaccination anti-grippe? Pourquoi ladite commission n’en parle pas et n’émet pas une “fatwa” scientifique qui couperait court avec ce genre de spéculations ou qui corroborerait plutôt cette crainte? N’est-ce pas son rôle? Et n’est-il pas du droit de tout citoyen d’être conforté dans ses choix actuels et futurs par un avis de la commission scientifique?

Les appréhensions montent d’un cran depuis que l’autorité sanitaire du Brésil a annoncé, lundi 9 novembre 2020, avoir suspendu les essais cliniques d’un candidat vaccin anti-Covid chinois de Sinovac (deuxième fabricant de vaccins chinois après Sinopharm) suite au décès d’un un volontaire.

Le manque de transparence n’est plus permis, surtout que nous sommes à quelques encablures du lancement d’une opération massive de vaccination. On ne sait encore rien sur le vaccin chinois de Sinopharm ou sur les autres vaccins en cours d’études cliniques, encore moins sur les résultats de leurs deux premières phases. Et, pour conclure, ne serait-il pas plus sûr d’attendre les résultats des essais cliniques dans leur phase III avant de se lancer dans une telle opération d’envergure qui engage la santé de 35 millions de Marocains, sachant que même aux Etats-Unis où évoluent les plus grands laboratoires du monde, les études cliniques maintiennent encore l’opinion publique et la communauté scientifique en haleine?

On a demandé aux Marocains de se confiner, de porter le masque, de respecter la distanciation corporelle… Et ils se sont exécutés en faisant une confiance aveugle au gouvernement. Mais ce dernier n’a jamais daigné accréditer les citoyens d’un minimum de respect en leur parlant et en leur expliquant ses décisions ou du moins le choix du ou des vaccins qui affecteront à jamais leur immunité.

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