Au lendemain des fortes précipitations orageuses tombées sur la province de Tata durant le week-end du vendredi 20 au dimanche 22 septembre derniers, provoquant des inondations monstrueuses, les habitants de cette pauvre province du Sud-Est du Royaume découvrent des images de chaos choquantes et un paysage apocalyptique indescriptible. Les dégâts humains et matériels sont considérables. Le dernier bilan établi par les autorités fait état de 11 morts et plusieurs personnes portées disparues. Il s’agit officiellement des passagers d’un bus emporté par les crues au niveau de l’Oued Tata.
Les opérations de secours, menées par les équipes de la protection civile et les forces de l’ordre, ont permis de sauver treize passagers jusqu’à présent. D’autres opérations se poursuivent sans relâche pour retrouver les disparus. Outre la tragédie du bus, une femme a été portée disparue dans le village d’Ighorten, situé dans la municipalité de Takzmirte, dans le district d’Adiss, également touché par les inondations.
Dégâts humains et matériels
Les orages ont provoqué des montées d’eau sans précédent, le débit de l’Oued Tata atteignant plus de 2 300 mètres cubes par seconde, tandis que l’Oued Zguid voisin a enregistré des débits de 1 900 mètres cubes par seconde. En plus des pertes humaines, les dégâts matériels sont incalculables. Des centaines de maisons se sont effondrées complètement, des routes totalement abimées provoquant des perturbations au niveau de la circulation dans plusieurs zones de la région et les infrastructures ont également subi des dommages considérables. En quelques jours, la province de Tata est réduite à néant, renvoyant l’image d’une ville complètement détruite. La même ville ainsi que d’autres cités du Sud-Est du pays comme Er-Rachidia, Ouarzazate et Zagora, ont vécu durant la première semaine du mois de septembre des pluies diluviennes qui ont provoqué plusieurs morts et des dizaines de blessés. Une situation climatique exceptionnelle dans une région connue pour ses longues années de sécheresse et un stress hydrique qui a atteint des niveaux très critiques. Il faut dire que cette crise d’eau est généralisée à tout le pays qui vit sa pire sécheresse depuis près de 40 ans. Si les récentes pluies diluviennes ont tout détruit sur leur chemin, néanmoins, elles peuvent permettre de faire remonter les niveaux de certains barrages et de réalimenter les nappes phréatiques, bien que celles-ci nécessitent des pluies dans la durée pour se recharger à un niveau normal après une longue sécheresse.