Dans son édition électronique du 12 septembre 2023, la chaîne de télévision publique « France Info » a publié sur son site web www.francetvinfo.fr un article intitulé « Séisme au Maroc : "Environ 300 000 personnes dorment dans la rue", selon la présidente d'Unicef France ». Une affirmation et des chiffres qui étonnent à plus d’un titre et qui plus est sont attribués à la dirigeante d’une antenne d’une organisation onusienne comme l’Unicef, en l’occurrence Mme Adeline Hazan.
Contacté par Maroc Hebdo à ce propos, Carine Spinosi, responsable relations presse d’Unicef France, nous a indiqué que « France Info a mal repris les propos de Mme Adeline Hazan, présidente d’Unicef France » et que cette dernière a, en effet, avancé les chiffres de 300.000 personnes touchées par le séisme, dont 100.000 enfants. Elle a précisé que Mme Hazan a expliqué à France Info que certains de ces 300.000 personnes sinistrées dont les 100.000 enfants n’ont plus d’abri et qu’ils dorment dans la rue. Une information malveillante et un dérapage médiatique gravissime de la chaîne publique française. Rien d’étonnant quand on suit de près le déchainement d’une certaine presse de l’Hexagone contre le Maroc depuis le tremblement de terre qui a frappé la région d’Al-Haouz vendredi 8 septembre 2023 à 23 heures 11 minutes. En effet, le traitement médiatique qui a été réservé par cette presse à ce drame dévastateur dépasse l’entendement. Plutôt que de se concentrer sur tragédie qui endeuille tout un pays, se féliciter du travail titanesque accompli sur le terrain par les équipes de sauvetage dans des conditions difficiles et inextricables, ou encore l’élan ineffable de la solidarité nationale, plusieurs publications et plateaux de télévision ont politisé cette catastrophe naturelle. Ils n’avaient d’autres préoccupations ou de sujets de débats que la réponse à cette question : « Pourquoi le Maroc n’accepte-t-il pas l’aide de la France? ». Une interrogation qui n’a pas lieu d’être en ces moments douleureux, déplacée en un mot. Mais qui dénote d’une certaine susceptibilité excentrique typiquement française, car le Maroc, qui a reçu des propositions d’aides de 70 pays, n’en a accepté pour l’heure que quatre, celles de l’Espagne, du Qatar, du Royaume-Uni et des Émirats arabes unis. Les autres pays alliés et amis qui n’ont pas encore reçu l’aval des autorités marocaines ne s’en sont pas offusqué pour autant.
Par ailleurs, Unicef France ou plutôt sa présidente a avancé des chiffres sans en citer la source. Non seulement elle devait le faire afin de dissiper tout discrédit qui pourrait frapper l’action d’une telle organisation onusienne mais elle devait aussi se baser uniquement sur les chiffres officiels du ministère de l’Intérieur.
En cherchant justement à savoir sur quelle source Unicef France s’est basée pour avancer ces chiffres de 300.000 personnes touchées par le séisme dont 100.000 enfants, Carine Spinosi, la responsable relations presse d’Unicef France, nous a expliqué que ce sont des données qui leur ont été remontés par l’International Unicef, plus précisément des équipes d’Unicef Maroc, d’Amman et de New York. A l’heure de la rédaction de cet article, nous avons contacté Mohammad Hawari, un des responsables de l’Unicef (orienté en cela par Carine Spinosi), en vue de vérifier l’origine et l’exactitude des chiffres médiatisés par la présidente d’Unicef France. Aucune réponse pour le moment !
