Deux hôpitaux militaires de campagne ont été installés dans les régions sinistrées. Le premier dans la commune d’Asni, non loin des douars touchés par le séisme, et le second à Taroudant. Deux infrastructures médico-militaires dotées de grands moyens humains et matériels pour soigner les blessés.
Bien qu’elle soit souvent considérée comme une institution discrète, l’armée marocaine se met toujours en première ligne quand survient dans le pays une catastrophe naturelle. Au lendemain de la survenance du terrible séisme d’Al- Haouz, l’un des plus meurtriers dans l’histoire du Royaume, avec des morts et des blessés qui se comptent par milliers, les Forces armées royales (FAR) mobilisent les grands moyens pour apporter secours aux victimes. Deux hôpitaux militaires de campagne ont été installés dans les régions sinistrées. Le premier dans la commune d’Asni, non loin des douars durement touchés, et le second à Taroudant. A partir du lundi 11 septembre 2023, les deux hôpitaux ont été opérationnels et ont commencé à recevoir les blessés.
Patients traumatisés
«Des soins médicaux et chirurgicaux sont prodigués sous la supervision de 24 médecins dans diverses spécialités médicales et chirurgicales, épaulés par des infirmiers et des assistants sociaux», nous déclare, le médecin chef de l’hôpital, le colonel Youssef Kabouss. Les prestations médicales sont offertes 24h/24 dans la chirurgie orthopédique, la chirurgie maxillo-faciale, la chirurgie ORL, la neurochirurgie et l’ophtalmologie. En plus des spécialités disponibles, une cellule psychiatrique a été mise en place pour le suivi des patients traumatisés. Cette structure hospitalière dispose aussi d’un bloc opératoire, d’une pharmacie, d’un laboratoire d’analyses ainsi qu’une radiologie de standard.
Surmonter ce cap difficile
Au terme du premier jour de son activité, près de 500 personnes ont été accueillies à l’hôpital. Le transport des patients est assuré par les sapeurs-pompiers, en collaboration avec les autorités locales. Selon le colonel Kabouss, les personnes accueillies ont majoritairement subi des blessures au niveau des membres, du thorax ou du visage. «Il ne s’agit pas de cas graves pour la plupart», assure-t-il, relevant que de nombreux cas d’enfants et de personnes âgées ont besoin d’un soutien psychologique afin de les aider à surmonter ce cap difficile. Les patients, qui nécessitent, en revanche, une prise en charge plus poussée, sont évacués vers les hôpitaux de Marrakech, notamment le CHU Mohammed-VI, qui a accueilli une grande partie des blessés. Autre région gravement touchée: Taroudant, où les morts se comptent par centaines. Les FAR y ont, logiquement, installé un deuxième hôpital militaire de campagne dans la commune de Tafingoult.
Cette deuxième unité multidisciplinaire mobilise des équipes médicales constituées de médecins, infirmiers et assistants sociaux, et offre, comme celle d’Asni, des prestations de haut niveau au profit des populations sinistrées. Parallèlement à leur activité sur terre, les FAR ont mis en place un important dispositif de secours et d’acheminement des aides par voie aérienne aux zones touchées par le séisme.
Ainsi, plusieurs hélicoptères effectuent quotidiennement des missions combinées d’acheminement ou de largage des aides, et d’évacuation des blessés. Au niveau de la base de (BEFRA) l’École des forces royales air à Marrakech, entre 35 et 40 opérations sont effectuées en moyenne chaque jour, en fonction des conditions climatiques et des reliefs au sol. Les hélicoptères déployés de type Chinook CH47, PUMA SA330 et AB 205 multiplient les rotations dès les premières heures de la journée entre la ville de Marrakech et les différentes régions touchées par le séisme, surtout celles difficilement accessibles par voie terrestre.
Dispositif de sauvetage
Outre les hélicoptères, ce dispositif mobilise également des drones qui permettent au poste avancé de commandement des opérations de secours à Marrakech de suivre à distance et en temps réel la situation dans les zones touchées et décider de la nature de l’aide à apporter en fonction des besoins, et ce, en coordination avec les unités d’intervention des FAR déployées au sol et les autorités locales.
Ce dispositif mobilise aussi des ambulances et d’importants moyens humains entre pilotes, techniciens au sol et personnel médical. Nombre d’ambulances des FAR et de la Gendarmerie royale sont stationnées au niveau de la BEFRA à Marrakech pour évacuer en toute urgence les blessés acheminés par voie aérienne vers les hôpitaux de la ville.
Non loin de la zone de décollage et d’atterrissage, une équipe médicale et infirmière des FAR se tient prête sur place pour prendre immédiatement en charge les blessés dès leur arrivée. De même, plusieurs camions remorques chargés d’aides notamment alimentaires, de tentes et de couvertures sont stationnés en file indienne et attendent de débarquer leurs cargaisons afin qu’elles soient acheminées en toute rapidité et sécurité à bord des hélicoptères aux zones affectées par le tremblement de terre.
Ce dispositif, dans les airs comme au sol, permet également de traiter avec efficacité et célérité les opérations de réception des aides au niveau des zones sinistrées. Les FAR constituent, ainsi, avec la protection civile et la gendarmerie royale, les pièces-maitresses dans le dispositif de sauvetage et de secours mis en place par l’État marocain au profit des victimes.