Tout pour l'émergence de champions économiques africains


2ème édition de la Conférence internationale Africa Convergence


Migration, transformation digitale, accès aux financements, barrières aux frontières... Autant de thématiques qui ont été abordées lors de la 2ème édition de la conférence internationale Africa Convergence, organisée par La Tribune Afrique, tenue vendredi 29 septembre 2017 à Casablanca.

Une trentaine d’intervenants de haut vol et quelque 300 participants (penseurs, industriels, politiques, opérateurs économiques,…) de tous bords ont échangé principalement sur les opportunités et les défis à relever pour l’émergence de nouveaux champions du sud. Placée sous le thème “les nouveaux champions du sud”, cette deuxième édition s’est axée sur cinq grandes thématiques, déclinées en autant de plénières: “Les frontières physiques et mentales: comment les briser?”; “L’Afrique souffre de ses frontières”; Comment surmonter le déficit d’intégration et les barrières (tarifaires et non tarifaires) qui entravent la création de marchés suffisamment grands pour permettre le développement de nouveaux champions? Comment entrepreneurs, leaders et activistes brisent chaque jour de nouvelles barrières?

La rencontre a été marquée par des interventions du Dr Mo Ibrahim, président de la Fondation éponyme, de la porte-parole du HCR, du ministre de l’Investissement malien, ou encore du «Steve Jobs» congolais, Verone Mankou, de Ahmed Rahhou, PDG du groupe CIH...

Leadership et gouvernance
«Il y a 54 pays africains. Et chaque pays a ses propres spécificités. Il serait vain de croire que l’on représente un ensemble. Le déficit de gouvernance et l’absence d’un leadership capable de trouver les solutions adéquates pour sortir les peuples africains du sous-développement sont les principaux défis à relever pour engager l’Afrique sur la voie du progrès», lance d’emblée Mo Ibrahim, entrepreneur et président de la fondation éponyme, dédiée à la bonne gouvernance sur le continent, à l’occasion du premier panel, consacré aux frontières.

Des frontières qui entravent toujours la libre circulation des personnes. Comment faire alors pour surmonter le déficit d’intégration et les barrières, qu’elles soient tarifaires ou non, qui entravent la création de marchés suffisamment grands pour permettre le développement de nouveaux champions? Pour Kabirou Mbodje, fondateur et PDG de Wari, entreprise sénégalaise de transfert d’argent, «c’est un problème de mentalités qui résiste encore et encore».

Ainsi, en vue d’atteindre l’émergence escomptée et réussir la convergence espérée, différents paramètres nécessitent d’être pris en compte. Il s’agit, notamment, de la question de l’intégration, dont les frontières physiques et mentales constituent un obstacle à surmonter. Outre ce volet, plusieurs autres aspects liés notamment à la gouvernance, à l’innovation, au leadership, au financement de l’économie et à la formation des talents, ont été évoqués lors des panels ponctués par des échanges interactifs. «L’Afrique est un véritable laboratoire d’innovation, malgré les freins liés au manque de financements, à l’accès aux talents et à l’outil technologique et au manque de l’Etat en matière d’infrastructures», a souligné le directeur général de EMEA-SAP industries, Danny Van Keck.

Pistes de solutions
S’agissant du rôle à jouer par les Etats pour porter les efforts des start-ups, il a été évoqué quelques pistes de solutions portant sur la stimulation des opérateurs privés à investir dans les secteurs innovants, dans le cadre des partenariats public-privé. Les intervenants ont passé en revue, dans la même lignée, l’expérience de Casa Finance City, un modèle financier qui s’est imposé aussi bien sur la scène africaine qu’internationale. Moussa Mara, ancien Premier ministre malien, a insisté sur la nécessité d’encourager l’intégration des pays africains, à travers les organisations régionales, qui constituent le meilleur moyen pour concrétiser cette intégration.

«La prospérité partagée est l’antidote absolu contre la guerre et les conflits. Si on est unis et ensemble on ne fait pas la guerre. L’Union européenne est un exemple édifiant en ce sens», a-t-il conclu. Parmi les temps forts de cette journée, le panel dédié à la transformation digitale avec les multiples opportunités induites par l’Internet des objets (Internet of things). Selon Danny Van Heck, general manager de EMEA-SAP, la transformation digitale offre une multitude d’opportunités à l’Afrique à travers les objets connectés. «Avec le digital, il n’y a plus de frontières possibles, mais plutôt un décloisonnement total», conclut Ahmed Rahhou, président du groupe bancaire CIH

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