“Nous sommes tous des Panzeri” : Avec sa résolution anti-marocaine, le Parlement européen s’attire la malédiction des “cadeaux”


Les eurodéputés ignoraient que la malédiction du « Marocgate » allait finir par les atteindre. Nombre d’entre eux, à leur tête la présidente du Parlement européen Roberta Metsola, avaient omis de déclarer un « cadeau ». 

Laurent Kennes, l’avocat de l’ancien député européen Pier Antonio Panzeri, a fait part mercredi 18 janvier 2023 des aveux de son client dans le cadre de l’affaire liée aux soupçons de corruption d’eurodéputés par le Maroc. «Pier Antonio Panzeri a avoué aujourd’hui avoir participé activement à des actes de corruption en lien avec le Qatar et le Maroc et donc avoir été corrompu et avoir corrompu d’autres personnes», a-t-il déclaré à Euronews. En contrepartie de ses aveux, Antonio Panzeri a obtenu un accord. Un arrangement dont les dessous finiront, tôt ou tard, par se savoir.

D’ores et déjà, on en connaît quelques bribes. M. Panzeni écoperait d’une peine très allégée, cinq ans de prison avec sursis dont un sous bracelet électronique. On peut comprendre qu’il a été utilisé pour ternir l’image du Royaume. Voici pourquoi. De quoi accuse-t-on le Maroc ? De corruption. Soit. Dans toute relation de corruption, il y a bien entendu un corrupteur et un corrompu. Panzeri acceptait volontiers des cadeaux et des invitations avec prise en charge lors de ses déplacements au Maroc et de ses entrevues avec les responsables politiques et parlementaires. Les Marocains sont connus de par le monde pour leur hospitalité, leur bienveillance et leur générosité légendaires. Cela fait partie de la culture marocaine. 

Et puis, les Amis du Maroc sont légion, à travers les âges et les contrées. Le problème, c’est que M. Panzeri n’en rendait pas compte à son retour à l’hémicycle européen. Il est, ainsi, aux yeux des eurodéputés, un corrompu. Qu’à cela ne tienne. Quelques jours après l’éclatement de l’affaire qu’on se plaît à surnommer « Marocgate », plusieurs eurodéputés se sont prêtés à une démonstration de probité en vue des élections européennes de 2024 qui approchent à grands pas. Il se sont empressés de déclarer cadeaux et voyages qu’ils étaient tenus de le faire fin décembre 2022. Or, à cette date, seuls neuf sur 705 députés européens avaient jugé utile de mentionner les cadeaux qu’ils avaient reçus avant les vacances de Noël. Les autres ont aussi accepté, comme de coutume, des cadeaux et des offres alléchantes de voyage mais ne les ont pas signalées à temps. 

Car ils ignoraient que la malédiction du « Marocgate » allait finir par les atteindre. Nombre d’entre eux, à leur tête la présidente du Parlement européen Roberta Metsola, avaient donc omis de déclarer « un cadeau ». C’est dire que ceux qui s’érigent en donneurs de leçons de probité et de morale au Maroc ne sont pas tout à fait intègres. Quel crédit peut-on désormais leur accorder ? Parmi les retardataires à faire leurs déclarations, il y en a certainement qui ont reçu des cadeaux du Maroc. Dans ce cas de figure, il faudra arrêter tout de suite ces eurodéputés et les poursuivre devant la justice. N’a-t-on pas arrêté Antonio Panzeri pour, précisément, avoir reçu des cadeaux assimilés à de la corruption? Mais on ne le fera pas. On ne va jamais traduire autant d’eurodéputés devant la justice et souiller davantage l’image de la plus forte institution de cette Union. 

Pourtant, celle-ci n’a pas hésité à comploter contre un partenaire de taille comme le Royaume du Maroc. Tout bien pensé, le Parlement européen est tombé dans son propre piège. Au sein de cette institution européenne, l’on se rend compte qu’il y a beaucoup de ‘’Panzeri’’. Lors de la prochaine session, les eurodéputés devraient clamer haut et fort: « Nous sommes tous des Panzeri ». Sauf que pour l’heure, l’authentique Antonio Panzeri est le seul à payer pour les autres. Après les prétendus procès intentés contre les accords commerciaux conclus avec le Maroc, l’Union européenne diversifie ses tactiques pour atteindre le même objectif. Celui d’accabler un Maroc qui fait parler de lui et dont le développement dérange. Celui, aussi, de faire pression chaque fois qu’il le faut sur un pays qui cherche la reconnaissance internationale de sa souveraineté sur une partie de son territoire. Le tout pour le faire plier à la volonté de puissances régionales européennes qui ont du mal à se départir de leur passé colonial pas très glorieux.

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