Tourisme: L'industrie hôtelière tire la sonnette d’alarme

Le président de la Fédération nationale de l’industrie hôtelière (FNIH), Lahcen Zelmat, vient d’adresser une lettre au Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. Un document où les industriels hôteliers expriment leur désarroi.

Les professionnels du tourisme sont remontés contre le gouvernement Akhannouch et le font savoir. Dans une lettre envoyée au Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, Lahcen Zelmat, président de la Fédération nationale de l’industrie hôtelière (FNIH), n’y va pas par quatre chemins. Dans la missive, dont Maroc Hebdo détient copie, le patron de la FNIH résume la situation extrêmement critique du secteur hôtelier, et touristique de manière générale.

Il tire la sonnette d’alarme et appelle le gouvernement à prendre les devants pour aider ce qu’il reste de ce secteur. Selon lui, les professionnels sont à bout. «Nous nous permettons de vous adresser la présente lettre pour vous faire part du désarroi des opérateurs du secteur de l’industrie hôtelière nationale qui vit, depuis l’avènement de la pandémie du Covid-19 en mars 2020, une crise sans précédent, caractérisée aussi bien par sa profondeur que par sa longévité, sans aucune visibilité à ce jour», déplore Lahcen Zelmat.

Incompréhension profonde
Et d’ajouter: «Vu l’importante contribution de ce secteur dans l’essor de l’économie nationale, le gouvernement a convenu avec les représentants du secteur plusieurs mesures de soutien des entreprises et de l’emploi. Vingt mesures n’ont pas été déployées intégralement et celles qui ont été mises en exécution n’ont nullement tenu compte de la longévité de cette crise, rendant cette situation de plus en plus intenable aussi bien pour les établissements d’hébergement et leurs employés que pour les investisseurs dans ce secteur». Le président de la FNIH regrette que le gouvernement ne tienne pas ses promesses et ses engagements formulés dans le contrat-programme.

La Fédération nationale de l’industrie hôtelière revient également sur les récentes décisions restrictives liées à la lutte contre la pandémie du Covid-19. «Malheureusement, le maintien de certaines restrictions en plus de l’exigibilité du pass sanitaire, d’une part, et la décision d’annulation de plusieurs manifestations d’envergure et de suspension des vols en provenance et à destination des marchés majeurs du Maroc, d’autre part, provoquent une incompréhension profonde chez les opérateurs, qui voient en cela un signal peu rassurant sur le calendrier de la reprise de nos activités, et ce, malgré une amélioration incontestable de la situation sanitaire dans notre pays», lance Lahcen Zelmat.

Des décisions qui n’ont pas été accompagnées par des mesures afin de limiter la casse. Résultat: «Salaires, impôts, redevances, électricité, eaux et assurances, échéances bancaires. Les dépenses urgentes sont telles que la plupart des établissements ne sont plus en mesure de se maintenir à flot jusqu’à la sortie de cette crise, dont nul ne connaît la date», regrette la même source.

«En l’absence de mesures d’accompagnement urgentes et spécifiques, à la hauteur de la grave situation que vit notre secteur, nous craignons une difficulté grandissante à envisager l’avenir de notre industrie et, in fine, une implosion de son tissu socio-économique», avertit Lahcen Zelmat.

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