Le couvre-feu maintenu après le Ramadan ?

LE TOURISME BOIT LA TASSE

Le secteur touristique continue de subir les répercussions de la crise sanitaire, affichant, à fin février 2021, un repli de 81% au niveau des arrivées et de 65% au niveau des recettes. Pour les prochains mois, c’est le manque de visibilité qui prévaut, selon Fouzi Zemrani, vice-président de la Confédération nationale du tourisme (CNT).

Le secteur du tourisme traverse l’une de ses pires crises. En difficulté depuis mars 2020, les opérateurs touristiques vivotent en attendant une reprise qui dépend étroitement de l’achèvement de la campagne de vaccination. Une campagne réussie mais qui a marqué un coup de frein ces dernières semaines à cause de problèmes en termes d’approvisionnement en vaccins. Si pour le moment, le Maroc multiplie ses négociations avec quelques-uns des principaux producteurs de vaccins anti Covid-19, le manque de visibilité reste de mise.

«Nous sommes dans l’expectative d’une libération de la mobilité à l’intérieur du Royaume. On se pose beaucoup de questions et nous sommes dans le flou total. Tout dépendra de la levée des mesures restrictives. Pour le moment, le ministre de la Santé ne semble pas ouvert à l’idée d’alléger les mesures restrictives. Le couvre-feu sera forcément maintenu après le Ramadan », nous déclare Fouzi Zemrani, vice-président de la Confédération nationale du tourisme (CNT).

Ravages du variant indien
Selon M. Zemrani, la reprise n’est pas pour demain, au vu des dernières actualités relatives au dernier variant indien, en plus de celui britannique. «Les frontières ne sont pas hermétiques. Nous opérons encore des vols spéciaux. On ne sait pas si le variant indien fera son entrée au Maroc ou pas. Nous devons rester vigilants vu les ravages que ce variant fait actuellement en Inde», souligne le responsable de la CNT.

Rappelons que les recettes touristiques ont chuté de 65% au cours des deux premiers mois de cette année, après une hausse de 14,9% à fin février 2020, avait indiqué la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) relevant du ministère de l’Economie, des finances et de la réforme de l’administration. «Au début de l’année 2021, le secteur touristique continue de subir les répercussions de la crise sanitaire, affichant, à fin février 2021, un repli de 81% au niveau des arrivées et de 65% au niveau des recettes, après des hausses de 6,1% et 14,9% respectivement un an auparavant », a précisé la DEPF dans sa note de conjoncture d’avril 2021.

La note fait aussi savoir que le secteur des hôtels et restaurants, le plus impacté par la crise sanitaire, a affiché une décélération de son rythme baissier à partir du troisième trimestre 2020, quoique de manière moins prononcée comparativement à d’autres secteurs. En effet, le recul de sa valeur ajoutée est passé de 90% au deuxième trimestre de 2020, à 65,2% au troisième trimestre 2020 et à 57,1% au dernier trimestre, soit au total un repli de 54,8% à fin 2020, après une hausse de 3,7% l’année précédente, rappelle la même source.

Pour l’année 2020, les principaux indicateurs du secteur touristique ont accusé des baisses de 78,5% pour les arrivées, 72,4% pour les nuitées et 53,7% pour les recettes touristiques.

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