Le thé Chinois inonde le Maroc

Une tradition bien de chez nous

Les Marocains consomment beaucoup de thé vert. En 2018, le Maroc a importé le quart du thé exporté par la Chine. Une tradition ancrée dans les moeurs de la société depuis un peu plus d’un siècle et demi.

Peut-on se passer du thé à la menthe? La question ne se pose plus pour la majorité écrasante des Marocains, jeunes et moins jeunes, femmes et hommes, car la réponse est connue d’avance: non! Friands de thé, les Marocains ont consommé le quart du thé chinois exporté en 2018. En chiffres, quelque 77.562 tonnes, soit près du quart des exportations chinoises totales de cette denrée, ont été importés. Ce qui place le Maroc au rang de client privilégié de la Chine, mais aussi, comme une porte d’entrée vers l’Afrique du Nord et de l’Ouest de nombre de compagnies chinoises.

Selon le South China Morning Post (SCMP), journal quotidien de langue anglaise publié à Hong Kong depuis 1903, le Maroc compte actuellement 5 lignes de packaging de la compagnie chinoise Jinli Tea, seule de son genre sur le marché dans la zone de l’Afrique du Nord. Cette compagnie dispose actuellement d’une capacité de production de 3.000 tonnes de thé annuellement, et totalise 8,2 millions de dollars (79 millions de dirhams) d’investissements au Royaume depuis 2015.

Une boisson populaire
La consommation du thé est une tradition incontournable dans le vécu quotidien des Marocains. Servir du thé vert à un invité est un signe de convivialité et une manière de lui souhaiter la bienvenue. Mais comment le thé est-il rentré dans les moeurs et les traditions des Marocains? Rares sont ceux qui savent comment et pourquoi le thé est arrivé au Maroc, un pays qui n’en produit pas. Historiquement, le thé a fait son apparition en Chine, il y a près de 5.000 ans. Initialement l’apanage des familles nobles ou royales, la consommation du thé s’est généralisée dans le monde entier au fil des siècles. Le thé a fait irruption dans la vie des Marocains au cours de la seconde moitié du 19e siècle, pendant la guerre de Crimée qui opposa de 1853 à 1856 l’Empire russe à une coalition formée de l’Empire ottoman, de la France, du Royaume-Uni et du royaume de Sardaigne.

Durant le conflit, l’accès aux pays slaves était interdit aux marchands anglais. Ces derniers étaient obligés de chercher de nouveaux débouchés à leur commerce de thé dont ils détenaient le monopole à l’échelle mondiale. C’est alors que le Maroc est apparu comme la cible favorite étant donné que ses ports sont proches de Gibraltar. En peu de temps, le thé y est devenu une boisson populaire.

La particularité au Maroc, c’est que, contrairement à la grande majorité des pays arabes, qui utilisent du thé noir, le Maroc consomme du thé vert qui plus est aromatisé, le plus souvent avec de la menthe, ou autres plantes médicinales. La place qu’occupe cette boisson dans le quotidien des Marocains et leur régime alimentaire attise la curiosité des touristes étrangers qui, une fois sur le sol marocain, demandent à boire du thé. Du thé marocain, bien entendu!.

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