Sournoise et difficilement prévisible, la menace terroriste guette encore et encore le Maroc. Le démantèlement d’une nouvelle cellule à Inzegane et Aït Melloul, en l’absence d’une collaboration entre pays de la région sahelo-saharienne, fait du Maroc une cible permanente.
C’est la troisième intervention du Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ) depuis le début de la pandémie. Une preuve de plus que la nébuleuse terroriste s’active et ne s’accorde pas de répit en ces temps de crise et que le danger guette la sécurité du Royaume en permanence. D’abord les faits. Le BCIJ, relevant de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), a démantelé, dans la matinée de ce lundi 23 novembre 2020, une cellule terroriste composée de trois individus, âgés entre 26 et 28 ans, affiliés à Daech et s’activant dans les villes d’Inzegane et d’Aït Melloul.
D’après les recherches et investigations préliminaires révélées par cette entité chargée de traquer les terroristes et les radicalisés en action, le chef de cette cellule et ses complices ont prêté allégeance au calife autoproclamé de Daech, avant de planifier l’exécution d’opérations terroristes visant à porter atteinte à la sécurité et à la stabilité du Royaume, indique un communiqué du BCIJ. Une fois encore, la menace était imminente.
Les membres de cette cellule terroriste d’Inzegane et d’Aït Melloul cherchaient à obtenir des armes à feu et des produits et substances utilisés dans la fabrication d’engins explosifs, tout en faisant l’apologie des opérations terroristes de Daech dans plusieurs pays étrangers, ajoute la même source. Cette opération s’est soldée par la saisie d’armes blanches de taille grande et moyenne, d’appareils électroniques et de documents à caractère extrémiste.
Surveillance des frontières
Et c’est ce qui rend cet attentat déjoué extrêmement dangereux puisque ses acteurs avaient l’intention de se servir d’armes à feu que leurs pairs se procurent au sud de l’Algérie. Ce pays voisin ne fait rien pour renforcer la surveillance de ses frontières avec le Maroc. Dans cette zone, devenue no man’s land pour les activistes terroristes, les mouvances jihadistes au service des agendas destructeurs des différentes organisations terroristes, s’arment en toute tranquillité. Une situation qui peut se retourner contre le voisin de l’est car la nébuleuse terroriste n’épargne aucun pays de la région sahelo-saharienne.
«Il ne faut pas se tromper et dire qu’un pays est loin d’être touché par le terrorisme ou que la pandémie de la Covid-19 peut nous épargner des tentatives d’attentats », avait déclaré, dans son interview accordé à Maroc Hebdo, Abdelhak Khiame, directeur du BCIJ. Une situation qui devrait inciter à une collaboration étroite entre tous les pays de la région notamment l’Algérie pour circonscrire cette menace persistante.