Le Secrétaire général de l’UMA met fin aux délires et contrevérités d’Alger au sujet de la nomination de Amina Salman au poste de représentante permanente de l’Union auprès de l’UA. Il porte la responsabilité de la paralysie de l’Union du Maghreb Arabe au pouvoir algérien.
Mardi 18 avril 2023, Taïeb Baccouche, le secrétaire général de l’Union du Maghreb Arabe met fin aux délires, mensonges et affabulations du département du nouveau ministre des affaires étrangères algérien, Ahmed Attaf, rendus publics deux jours auparavant. Ce dernier avait indiqué dans un communiqué qu’Alger «n’a jamais été consultée au sujet de cette nomination (représentante permanente de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) auprès de l’Union Africaine) qui s’est faite en dehors des règles prévues par le Traité instituant l’UMA de février 1989, lesquelles exigent dans le cas d’espèce le vote à l’unanimité des Etats-membres au niveau du Conseil des ministres des affaires étrangères de l’UMA, seule instance habilitée à statuer aussi bien que sur cette nomination que sur l’établissement de relations de coopération avec d’autres groupements régionaux et internationaux ».
Ce qui a exaspéré la réaction du pouvoir algérien contre l’ouverture d’une représentation permanente de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) auprès de l’Union Africaine, c’est qu’elle soit dirigée par une diplomate marocaine. Jeudi 13 avril 2023, Amina Selmane, ancienne consule du Maroc a Vérone (Italie) a, en effet, présenté ses lettres de créance.
L’actuel SG de l’UMA a patienté deux jours pour bien ficeler sa réponse aux mensonges et les contrevérités d’Alger. Dans un communiqué, le Tunisien Baccouche a officiellement apporté un démenti. Il a révélé, ainsi, qu’à propos de l’ouverture d’un bureau permanent auprès de l’Union africaine, les négociations avec le président de la Commission de l’UA, le Tchadien Mahamat Moussa Faki, «ont débuté en janvier 2018». «Les cinq pays (de l’UMA) en ont été informés par correspondances officielles. Néanmoins, la pandémie du Covid-19 a empêché la mise en oeuvre de l’accord», a-t-il martelé.
Quand on décortique la réponse détaillée et ficelée de M. Baccouche, on ne se demande plus pourquoi il a pris deux jours pour répondre. Car le Tunisien est allé bien au-delà d’un simple démenti. Il a même pointé du doigt la responsabilité de l’Algérie dans la paralysie que connait l’Union du Maghreb Arabe. Il s’avère qu’Alger n’a pas honoré, depuis 2016, ses cotisations annuelles dans le budget de l’UMA alors que le Maroc, la Tunisie, la Mauritanie et même la Libye le font régulièrement. Pire, l’Algérie a rappelé tous ses «diplomates accrédités auprès de l’UMA, dont le dernier a quitté son poste en juillet 2022», a regretté Baccouche. Ce n’est pas tout.
Baccouche n’a pas apprécié que le ministère algérien des Affaires étrangères «s’en prenne au président de la Commission de l’Union africaine, en le décrivant en des termes inappropriés parce qu’il a appliqué la loi et a officiellement reçu les lettres de créances de Mme. Amina Salman» en sa qualité de représentante permanente de l’UMA. Le coup de grâce de M. Baccouche a été de dire Mme Salman est, désormais, une diplomate maghrébine. « Elle travaille avec le secrétaire général, et non pour son pays», le Maroc.