Stations d’épuration des eaux usées et de dessalement de l’eau de mer : quand le Maroc mise sur deux alternatives vitales


Le Royaume a multiplié, ces dernières années, la construction de stations d’épuration des eaux usées et celles de dessalement de l’eau de mer. Une stratégie qui commence à porter ses fruits dans ce contexte d’épuisement des ressources hydriques.

Face à la raréfaction plus qu’inquiétante de l’eau, le Maroc développe plusieurs alternatives telle que la réutilisation des eaux usées pour juguler cette pénurie. Une stratégie qui s’est traduite par la construction de 153 stations d’épuration des eaux usées urbaines depuis le lancement du Plan national d’assainissement liquide (PNA) en 2006, dont la majeure partie est l’œuvre de l’Office national de l’Électricité et de l’Eau (ONEE). Des sites qui disposent d’une capacité de traitement de 3,4 millions de mètres cubes/jour incluant les émissaires en mer. A côté du PNA, le gouvernement a mis en place le Programme national d’assainissement mutualisé (PNAM) pour promouvoir la réutilisation de ces eaux épurées, particulièrement en milieu rural. Aujourd’hui, 46 projets de réutilisation des eaux usées, organisées et contrôlées ont été réalisés ou sont en cours de réalisation au niveau national.

Parallèlement à ces programmes, le Royaume s’est penché sur une autre alternative encore plus ambitieuse: le dessalement de l’eau de mer. Les projets dans ce domaine font florès ces dernières années. Neuf stations sont déjà opérationnelles. Dernière en date, celle de Laâyoune, réalisée par l’ONEE et qui entrée en service en octobre 2022. D’une capacité de traitement de 26.000 m3/jour, ce site, d’un coût de 450 millions de dirhams, permettra de satisfaire les besoins en eau potable des habitants de la région. Cinq autres stations sont en cours de réalisation.

De l’eau dessalée pour l’agriculture

L’une des plus remarquables, c’est sans conteste la station de dessalement d’eau de mer de Casablanca, dont le démarrage des travaux est prévu durant le premier semestre 2023, pour une mise en service de la première phase pour juin 2026 et à partir de 2030 pour la seconde phase. Une usine qui aura une capacité de traitement de 548.000 m3 par jour, soit 200 millions de m3 par an, qui pourrait même atteindre 822.000 m3 par jour après son extension. Un grand projet qui permettra de fournir de l’eau dessalée destinée à l’irrigation de 5.000 ha couvrant le Grand Casablanca, Berrechid-Settat et El Jadida-Azemmour, localités où résidaient environ 6,7 millions d’habitants en 2020. Une fois achevée, cette infrastructure devrait être l’une des plus grandes stations du genre en Afrique.

Que dire de la station de Dakhla, dont le financement est estimé à environ 2 milliards de dirhams, et qui sera alimentée exclusivement en énergie renouvelable par un parc éolien? Les volumes traités, estimés à 37 millions de m3 par an, seront dédiés à l’irrigation de 5.000 ha et l’approvisionnement en eau potable de la ville, de la localité de Bir Anzarane et du nouveau port Atlantique de Dakhla, et surtout, à l’agriculture en plein désert. Un sacré défi qui avance doucement mais sûrement. En juin 2022, un mémorandum d’entente et des conventions de partenariat entre secteurs public et privé ont été signés pour la construction de ce complexe intégré. La station et le parc devraient être opérationnels trente mois après la signature de ces conventions. D’autres stations seront également construites à Sidi Ifni (8.640 m3/j), à Tarfaya (1.300 m3/j), au village de pêche Sidi El Ghazi (100 m3/j) et au du village de pêche d’Amegrew (430 m3/j) d’ici 2030, d’après le ministre de l’Equipement et de l’Eau Nizar Baraka. Des projets qui entrent dans le cadre du Programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation (2020-2027) et qui permettront de produire environ 36.500 mètres cubes par jour avant cette échéance.

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