Staffan De Mistura, témoin du développement des provinces du sud

Visite de l'envoyé spécial du sg de l'ONU à Laâyoune et à Dakha


Face aux escarmouches du Polisario dans la zone tampon et au blocage continu du processus des tables rondes par Alger, l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies au Sahara marocain s’est enquis pour la première fois de la réalité de la vie dans le Sud du Royaume.

Staffan De Mistura, l’envoyé personnel du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) au Sahara marocain, a entamé lundi 4 septembre 2023 une visite surprise à Laâyoune et à Dakhla, pour la première fois depuis sa nomination en novembre 2021. A Laâyoune, il s’est réuni le jour même de son arrivée soir avec des acteurs de la société civile et des élus de la région au siège de la faculté de la ville. Lors de cette rencontre, le président du conseil de la commune de Laâyoune, Hamdi Ould Errachid, a souligné que «la majorité de la population du Sahara soutient le plan marocain d’autonomie» et que «la région vit au rythme d’un développement continu, de prospérité et d’ouverture sur plusieurs domaines, ce qui lui a permis d’être aujourd’hui un pôle d’investissement international ». M. De Mistura, en outre, a assisté à un exposé de la situation des droits humains dans les différentes villes de la région, animé par la commission régionale des droits de l’Homme, antenne régionale du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH).

Contexte particulier
Le lendemain, mardi matin, l’émissaire onusien s’est livré à une promenade dans les principales artères de Laâyoune, sans mesures de sécurité particulières. Au troisième jour de sa visite, il a entamé son crochet à Dakhla, où il a été accueilli par Lamine Benomar, wali de la région de Dakhla- Oued Ed-Dahab, et El Khattat Ynja, président du conseil de la région. «La visite à Dakhla s’inscrit dans le cadre de la tournée de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies au Sahara marocain. Il est prévu que ce dernier visite les principaux projets de développement réalisés dans la région», lit-on sur le compte Facebook de M. Ynja.

Le contexte de sa visite est particulier: les escarmouches du Polisario dans la zone tampon se multiplient et le blocage du processus des tables rondes mené par Alger n’a pas changé d’un iota. Pour cela, M. De Mistura cherchait à s’enquérir de la réalité de la vie dans les deux villes du Sud du Maroc, loin de la propagande de l’Algérie. Il s’est enquis personnellement des principaux projets de développement de la région. D’où peut-être la discrétion qui a entouré son déplacement, puisque sur la base des informations qu’il fera remonter au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ce dernier va devoir soumettre son rapport au conseil de sécurité en octobre 2022.

La junte militaire algérienne a, naturellement, été prise de panique. Car jusqu’à la dernière minute, elle n’était pas certaine que la visite de De Mistura aurait lieu. Mercredi 6 septembre 2023, dans une lettre signée par la soi-disant “commission nationale sahraouie des droits de l’Homme”, elle a exigé de l’ONU de “prendre ses responsabilités” en vie de “protéger les civils Sahraouis» face aux «violations et les pratiques de répression” subies par “les militants sahraouis, les défenseurs des droits de l’Homme et les blogueurs”, à la suite de “grandes” manifestations organisées à Laâyoune. Cela s’est révélé être une tempête dans un verre d’eau. Ce qu’a diffusé la télévision publique algérienne le soir du mardi 5 septembre 2023 frôlait le ridicule: sept femmes, menées par Sultana Khaya, ont défilé devant le domicile de la séparatiste à Laâyoune. Où sont donc passés “ces civils, militants et blogueurs”?

Cette comédie de bas étage renseigne sur la volonté de l’Algérie, principale voire unique partie prenante à ce différend, de saboter les efforts des Nations Unies mais aussi le plan d’autonomie marocain, qui a été favorablement accueilli par quasiment toute la communauté internationale.

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