Stabilité macroéconomique: Fitch Ratings maintient la note BB+ pour le Maroc

Dans un contexte morose à cause de la crise pandémique et de ses effets socioéconomiques, une bonne nouvelle vient de mettre un peu de lumière au tableau. Il s’agit de la note confirmée par l’agence de notation américaine, Fitch Ratings, à savoir la note souveraine BB+, assortie avec perspective stable.

Cette note concerne en premier lieu la dette souveraine du Royaume. Les raisons de cette confirmation ont d’abord trait à un historique de stabilité macroéconomique, reflété par une inflation et une volatilité du produit intérieur brut relativement faibles avant la pandémie, une part modérée de la dette en devises étrangères dans la dette totale des administrations publiques et des réserves de liquidités extérieures relativement confortables.

Fitch Ratings note que le déficit budgétaire devrait se réduire à 6,3% du PIB en 2021, contre 7,7% en 2020 (hors privatisations), la reprise économique ayant entraîné une solide reprise des recettes. Fitch s’attend à ce que les déficits budgétaires ne diminuent progressivement qu’au fur et à mesure de l’augmentation des dépenses liées au nouveau modèle de développement. L’agence américaine estime que le coût des dépenses liées au NMD, en 2022, serait d’environ 1,3% du PIB.

Ainsi elle s’attend à ce que les mesures de recettes prévues, notamment l’élargissement de l’assiette fiscale, l’amélioration de l’administration fiscale et la réduction des transferts des entreprises publiques, ne couvriront que partiellement les dépenses du NDM. Parallèlement aux pressions continues sur les dépenses liées à la pandémie, l’augmentation des dépenses maintiendra le déficit budgétaire beaucoup plus large que le niveau compatible avec la stabilisation de la dette en 2022 et 2023.

Dans le détail de sa notation, Fitch Ratings estime que le choc pandémique a aggravé les vulnérabilités financières de certaines entreprises publiques. Ces dernières devraient avoir une dette relativement élevée de 28% du PIB à la fin de 2021, dont plus de 11% du PIB sont garantis par le pays. Elle estime que les plans de rationalisation et de privatisation d’une partie de certaines entreprises publiques sont en cours de mise en oeuvre, mais des ventes significatives ne sont pas prévues d’ici la fin de 2022.

Selon Fitch, l’atténuation des perturbations dues à la crise sanitaire et l’amélioration des précipitations après une sécheresse de deux ans entraîneront probablement un rebond du PIB réel de 6,2% en 2021, suivi de 3,2% en 2022, proche du potentiel à long terme. L’agence américaine estime également que les échanges commerciaux du Maroc augmenteront de plus de 20% en 2021.

A.A

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